ochii larg deschisi nu pling niciodata
Les yeux largement ouverts
ne pleurent jamais
Je veux revoir les visages des gens.
Je veux voir ce qu ils sont devenus et je veux, surtout, savoir ce qui me serait arrivé si je ne m’était pas enfui … aucun de ceux qui sont restés sur les lieux de leur enfance, ne le connaît
NO_ REPLY_ PLEASE_!
VA_ROG_ NU_RASPUNDETI_!
NE_PAS_REPONDRE_S_.V_.P_. _!
Qui suis’je ?
30 juillet 1989
Un jour de fin juillet, les portes de verre d’un aéroport lointain se sont refermé derrière moi en me séparant d’un monde et d’une vie ; je ne me rappelle pas des pas qui m’ont amenés vers l’avion, mais je me rappelle qu’il m’a déposé dans un paysage amorphe et incolore mais merveilleux car tant désire ; Entre mes mains je tenais avec soins mes 75 kg.de chemises et pantalons et des dizaines de photocopies de diplômes et cartes de travail alourdies par des timbres fiscaux décolorés et couverts d’une manière très réglementaire par de tampons officiels, inesthétiques et inutiles, accompagnes de signature d’un personnage aussi inutile que craint, roupillant quelque part dans un fauteuil austère, au milieu d’un grand bureau sans fenêtres ni chauffage, gardé, très bien gardé par des soldats sans uniforme avec des armes lourdes et démodées et sans balles … derrière moi je laissais des rêves consommés pendant les longues heures d’attente devant des guichets entrouverts, à travers lesquels je soupçonner la présence de visage a moitié cachés par des foulards crochetés a la main qui arrivaient difficilement à cacher des yeux sans vie et des bouches tordues par la haine contre …les radiateurs en panne depuis des mois…ces bouches , en échange de quelques paquets de cigarettes américaines et d’un paquet de café de contrebande , articulaient avec difficulté mais avec plaisir le NON , refus que l’on soupçonnait et qui avec le temps augmentais l’angoisse et l’enquietude …mais un jour le OUI est arrivée dans une enveloppe tachées par le mains sales du facteur rubensien , jovial forcement ,dans l’attente du bacsis promis…derrière moi je laissais encore les regards des parents et des amis qui , a l’époque je pensais ne jamais revoir…et encore quelque chose très important , l’absence de regrets (pareri de rau fara consecinte , bilanturi negative minime ), l’accord constant et solide avec moi-même…
Quelque part, loin, très loin, dans une forêt imaginaire …
À la frontière virtuelle d’un pays qui n’a jamais existé …
… c’est ici que le destin planta un petit et fragile arbre symbolique. Comme tout symbole il trouva la force de pousser plus fort, plus vite et plus haut que tous les autres arbres…et lorsqu’il est devenu plus profond que vert et plus courageux que touffu, en plein milieu de son tronc apparu une belle et profonde skorboura, remplie de rêves, de souvenirs trop beaux pour être vrais, de fantasmes interdits et de douleurs trop atroces pour être supportables et vite oubliés .Cette skorboura était à moi, à moi tout seul ! Remplie de moi-même et par moi-même avec des « Je »s divisés en mille morceaux, quand rassemblés soigneusement, quand éparpillés sans espoir de retrouvailles … dans une folle harmonie, folle, très folle …
20 mars 2011
Cernay la ville
« Ce n’est pas la crainte de folie qui nous forcera à laisser en berne le drapeau de l’imagination »
(André Breton –Manifestes du surréalisme)
29 mai 2008
Cernay la V.
Il y a la folie qu’on enferme et il y a la folie qu’on admire et lorsqu’elle se promène dans la rue, en toute liberté, elle est enviée par la foule protégée par le vide silencieux qui se forme autour (par respect, par peur, par incompréhension et par ignorance)…
De temps en temps, ce vide est percé par une tentative d’abordage. Le vaillant est :
soit expulsé violemment vers l’au delà d’ou il vient, frappé jusqu’au sang pour qu’il comprenne une fois pour tout que sa place est ailleurs .Le rouge giclé de ses artères déchirées en témoignent sur les murs. Symbole de barrières infranchissables...
soit retenu, chouchouté et vivement remercié. Il sera aimé comme seulement ceux qui nous aiment peuvent l’être. Il sera réchauffé par nos larmes de reconnaissance. On lui trouvera des qualités que même ses proches ne soupçonnaient pas auparavant
Et tout ça, parce qu’il a traversé l’espace artificiel qui nous séparait. Il l’a traversé avec la foi , étant à l’écoute des rêves, des idées, des soupirs et des controverses, que peut-être (j’ai dit peut-être), il trouvera…
Une fois ce pas franchit, il est avec moi; il est maintenant, assis tout prés de moi. Albinoni et André Breton trouvent la vraie dimension dans notre poignée des mains. Nous nous comprenons, ou au moins nous sommes prêts à nous comprendre, ce qui est déjà beaucoup !
Il regarde les tâches de sang sur le mur. Avec le temps elles sont devenues verdâtres, elles ont changé de forme, les contours sont devenus flous… Elles ressemblent à un alphabet universel qui traverse le temps et les cultures, porteur d’un message. Le message de ceux qui ne sont pas avec nous et ceux qui n’ont pas pu vouloir être avec nous…
On les pardonne, eux, ceux qui sont porteurs de l’insurmontable indifférence !
On ne pardonne pas le mal avec un « M » majuscule, l’envie, le mensonge, l’arrogance, le détenteur de l’absolument et profondément Faux …
En expectative, je me propose (je m’impose, plus tôt) un orthostatisme vaillant et perdurant ! Je me place dans un contexte que je veux durable, car librement choisi ; Quoique … tout le monde peut faire des erreurs ! debout, sur mon bateau, matelot éternellement en formation (car je doute de tout) , j’embarque tout ceux qui, de passage sur le quai « De laVie » du moment, font semblant de vouloir monter ; Je fais semblant (à mon tour) de faire confiance à tout le monde ; je fais confiance à personne ; j’aime tout le monde , jusqu’à la preuve du contraire; une fois à bord, je les installe confortablement devant mon chevalet en plexiglas et je les fait part « on live » de ma dernière création; sur un fond neutre (arbres, beaucoup d’arbres, certains avec des superbes skorbouras (« phururo » en géorgien), d’autres trop beaux pour ne pas être virtuels), je dessine un soleil, mon soleil, bien rond, jaune, très jaune, avec des rayons droites et pointues comme les flèches de Zamolxes (…) . Debout, toujours debout, ce soleil, je le regarde; il est derrière moi; je regarde mon ombre ; elle est devant moi … elle coule sur les mêmes arbres virtuels qui poussent autour de moi et se partageant les symboles forts de mon existence ! Elle coule avec la certitude du Danube, parti de Donau Eschingen, qu’un jour il va retrouver Porto Franco de Sulina …Quelques gouttelettes se faufilent la ou il ne faut pas et dressent un paysage que j’aurai tant voulu cacher … mais c’est trop tard ! Je dois admettre qu’il existe, je dois l’aimer, maintenant il est à moi, il est moi… Je l’enfile comme une deuxième peau, il me va si bien … ce paysage avec une multitude de dimensions, avec ses horizons de l’imagination et les limites des faux espoirs, comme les précédents que j’ai crée dans le même but, va recevoir un numéro… cette fois, disons… 2010 !
2010, ça lui va si bien; court, simple, facile à retenir… il me reste seulement le peupler avec quelques présences désirées, utiles, positives, ou impératives, pas forcement matérielles; après, le plus difficile est de les conférer à chacune une place, une priorité, et surtout un avenir! La place est facile à trouver, la priorité peut être changée en cours de route, mais se tromper dans le choix de son avenir peux être très douloureux et parfois fatal !
2010, à peine arrivé, il va s’en aller… et le suivant, comment sera-t-il? Et comment va’t’ il s’appeler ? 2011 peut être ? En attendant respirons profondément, et après une bonne gorgée de courage plongeons tête en avant dans ce 2010 pour lequel je vous souhaite tout ce que vous me souhaitez, à moi et à mes proches …
L’air chaud planait au dessus des paysages champêtres qui m’entouraient; il ne manifestait aucune intention de se déplacer dans l’avenir proche. L’ombre de mes réflexions gardait une posture digne.
Je sens l’approche d’un carrefour; devant moi, le soleil verdâtre (cette fois) de cet univers perdu dans mon imagination, se lève à une vitesse incompréhensible … ses rayons lancent des douleurs supportables dans mes yeux bridés par les larmes. Cette gène m’angoisse car je préssent le risque de mal négocier les virages à venir, de prendre la mauvaise sortie …
M’arrêter ? Attendre ? Vérifier trop la bonne sortie dans l’espace peut amener à perdre la bonne sortie dans le temps … condamné à perdre soit une soit l’autre ? Cette idée me déplait… me déplait toute situation impossible à gérer, impossible à maîtriser; simuler un dérapage contrôlé ? Plus ou moins contrôlé ? le temps passe et le temps presse, le moment s’approche avec un bruits crescendo ; crucifié sur ma feuille blanche de papier, je tourne la tète quand a droite quand a gauche en demandant de l’aide ; pauvre mendiant, seul sur sa route, seul sur sa croix, je regard les taches que le liquide jaunâtre sortant de mes veines tracent sur le papier absorbant suractivé par la chaleur… ces tâches dessinent des continents Atlantidiformes, qui naissent et meurent au fur et à mesure que la planète tourne autour des axes virtuelles tracés par mes désirs brulants , par mes rêves d’adolescent tardif (« adolescent tomnatic » )
Les gros clous qui m’immobilisent (les regards et les mots des autres), me percent la chair, m’écrasent les os, me font mal et tuent mes idées avant de naître …mes neurones culpabilisent sans raison, puis se tressent les manches et tête baissé se lancent vers des nouveaux horizons moins verdâtres, moins lointains !
Recroquevillé dans mon coin bleu, je tends la main vers le premier sentiment qui ose approcher et je lui dédie ma confiance. Je me détache du présent et j’arrive a me projeter dans l’avenir sans difficulté. Content et fier je me jette dans une valse virevoltante et peu à peu les décores s’estompent, s’éloignent pour finir à la fin de changer complètement … les livres, les étagères, les murs se mélangent comme par miracle, sous l’influence d’une application inconnue d’un logiciel de traitement d’image et leurs place est prise par un monde étrange, qui semble être très lointain, doré de faste, folie tourbillonnante et musique, beaucoup de musique …
Habillé en noir laqué, avec des boots blanches, les mains au long du corps, je tournicote autours du fameux axe virtuel que j’ai tracé il y a très- très long temps, qui m’a toujours servie pour une duplication inertielle de la situation , réussite trompeuse pour beaucoup de monde, parfois même pour moi ….
Tète baissée, regard d’acier, bouche entrouverte, coefficient de pénétration aérodynamique = à 0.10, je me jette dans le tourbillon de la vie nouvelle que je m’impose à commencer ; finis les compromis ! Vive les consensus avec moi-même dans différents moments de la journée ! Vive le courage de l’autocritique, l’humilité constante devant le miroir naturel que les arbres construisent autour de la clairière du moment ! « Creux du Vent » en miniature, chaque moment de vie donne l’ivresse du précipice et l’envie de se jeter pour voir si on s’y retrouve … devant, l’inconnu, le danger, le péril de mort ; derrière, le calme plat, presence humaine, plus ou moins contrôlée, métrisée, parfois désirée … d’un côté le levé du soleil de l’autre le même soleil mais dans d’autres couleurs ,dans le sang puis brutalement dans le noir ; le noir qui nous avale nous tous parfois sans douleurs parfois dans une torture atroce ; heureusement la mémoire de la douleur, n’existe pas ; le même cycle recommence le lendemain ; on se dirige vers la nuit faisant semblant qu’on a oublié la douleur crescendo dans laquelle on l’a négociée pas plus loin que hier …
Un bruissement venteux parcouru les serpentines parmi les branches des conifères étalés sur les pentes abruptes construites devant la façade grise et impersonnelle, puis il traversait les vitres cassées pour s’infiltrer dans toutes les pièces, une par une, dans un désordre parfait ! Dans ces pièces, les meubles, autrefois protégés par des larges draps immaculés, prenaient aujourd’hui les formes distorsionnées de fantômes grisées et désossées ayant comme unique rôle d’être porte drapeau des énormes toiles d’araignées ;soufflés par les vents de l’histoire,drapeaux des désespoirs et solitudes, des incrédulités … Un seul rayon de lumière bleutée , réfractée par un bris de verre tombait sur la silhouette noir qui pointait de son doigt sans chair et sans os la direction à suivre pour pouvoir répondre à toute les questions que les siècles ne trouvaient pas le temps de le poser ! La longue pendule laquée par le passage des heures senti besoin de faire une pause et les aguilles prièrent le temps de s’arrêter.Le silence devenu lourd et assourdissant ; les vagues d’air surchauffé étaient les seuls à continuer braver le mot d’ordre général et continuaient de pré laver les morceaux de tissus raccordés aux derniers forces des araignées. Elles s’entêtaient de construire leurs piéges éphémères !
Dosar nr 001
17 mai 2010
Lumina furtivà se strecoarà printre ramurile bolnave ale copacilor sàditi pe marginea drumului de o mînà de mult uitatà. Nàscute de o parte a drumului, îmbràtînite si avide de schimbare, ele încearcà sà scape destinului, traversînd ca o boltà limba serpuità a drumului. La jumàtatea escapadei, imposibilul devine evident si frîneazà elanul. Saltul este tàiat în douà si miscarea înghetatà pare a reaminti cà timpul este o dimensiune ce imaginatia poate stàpînii ;în admiratie în fata acestui tablou de naturà moartà plinà de viatà … mà protàpesc în fata unei icoane virtuale si mà înclin ; mà rog ;mà sprijin pe lanul de grîu si pe brusturii albastrii si aplec urechea la cîntecele copilàriei melé.
La lumière furtive se faufile parmi les branches malades (vieux os grisâtres et désarticulés) des arbres plantés au bord de la route par une main depuis long temps oubliée …nées d’un côté du chemin, vieillottes et avides d’un changement, elles osent essayer d’échapper au destin en traversant comme une voûte vivante les serpentines d’asphalte. À mi escapade, l’impossible deviens évident, et freine l’élan ; le saut est divisé en deux et le mouvement figé semble rappeler que le temps est une dimension que l’imagination peut maîtriser. En admiration devant ce tableau nature morte pleine de vie (…) je m’expose de face devant une icône virtuelle si je m’incline ! Je prie. Je m’appuis sur le champs de blé et sur le bardanes bleu et je prête l’oreille aux chansons de mon enfance
Pe una din ramuri , într’un echilibru indiferent , pasàrea viselor mele îsi expune penajul orbitor, rod al imaginatiei fàrà sfîrsit al Creatorului ; dint timp în timp, aripile se desfàsoarà într’o miscare lentà plinà de o lascivitate univocà ; penele de metal , alunecà una peste alta, desfàsurînd suprafete nebànuite, ce par sà ascundà forte latente si fàrà de limità ; razele soarelui, làncii de foc, ricoseazà pe fiecare centimetru pàtrat din aceste suprafete, formînd o aureolà în jurul botului de culoare si viatà
White moor dezràdàcinat
(Sau « auto portret la umbra nucului bàtrîn »)
Avion cu motor du’mà si pe mine’n zbor …
…umbra rotitoare ce planeazà este white moor dezràdàcinat ….într’o miscare lentà, ametitoare, spiralà fàrà de sfîrsit în jurul unui ax vital, tot atît de virtual cît de solid, bine ancorat în ineluctabilul sfîrsit al unei povesti repetitive, naratiune zbîrcità de incapacitatea de concentrare a povestitorului obosit. Auditoriul nemultumit se trezeste din somnolenta în care càzuse fàrà posibilitate de luptà, se ridicà si pronuntà sentinte…Povestitorul si auditoriul sînt una si aceiasi persoanà care se priveste în oglindà ; cele douà imagini nu sînt totdeauna identice ceea ce tulburà profund
Sur une branche, dans un équilibre indifférent, l’oiseau de mes rêves, expose son panache éblouissant, fruit de l’imagination sans faille du Créateur; de temps en temps, les ailles se déploient dans un mouvement lent plein d’une lascivité univoque ; les plumes de métal glissent une sur l’autre étalant des grandes surfaces inattendues …
…Avion cu motor du’mà si pe mine’n zbor …
Qui semble cacher des forces latente et sans fin !
les rayons du soleil, lances de feu, ricochent sur chaque centimètre carré de ces surfaces en formant une magnifique auréole autour du ce BOTZ de couleur et vie !
L’ombre qui tourne en rond, qui plane au dessus de mes rêves est le White moor déraciné … ce mouvement lent qui fait tourner la tête, spirale sans fin autour d’un axe aussi virtuel que vital. Bien ancré dans l’inéluctable fin d’une Story répétitive, narration froissée par l’incapacité de concentration du narrateur fatigué, l’auditoire, mécontent, se réveille d’une somnolence profonde mais heureusement réversible, se lève et prononce des sentences ! Finalement l’auditoire et le narrateur sont une et même personne qui se regarde dans le vieux miroir accroché d’une impondérabilité tremblante et troublante, feuille d’érable abandonnée au vent froid des Jura.
Dosar 002
2 juillet 2010.
Presedintele adunàrii, un om încà în puterea vîrstei, se asezà în capul mesei ; îsi potrivi cu grijà teancul de hîrtii albe ce o secretarà zeloasà îi aranjase cu grijà în fata locului ce’l va ocupa. Foile albe aveau sà primeascà în curînd multe, foarte multe linii cu cuvinte însiruite cu grijà si fàrà sens, cuvinte menite sà arate calea càtre actiunile ce vor salva planeta .planeta atît de amenintatà de hoarde isterice de rài si foarte rài, de fiinte fàrà cap si suflet dar care nu erau la curent cu faptul cà n’au nici o sansà de izbîndà. De ce ? càci El este aici si va fi pînà la ultima suflare, pînà la mîntuirea planetei si tuturor locuitorilor ei ; tuturor sau màcar a unei pàrti, càci El, în noptile de veghe fàcuse lungi liste de buni si rài, de cei ce vor urca în luminile paradisului si de cei ce vor scoborî în întunericul iadului ; luminà si întuneric. Binele si Ràul. A alege între unul si altul, era un atribut pe care El era sigur cà’l dobîndise, în acelasi timp cu harul de a face binele de a salva ce mai era de salvat …
Dosar 003
Douà mîini albe, palide, ; multiple vene filiforme, aleargà în toate directiile pe sub pielea violacee, transparentà, fàinoasà, gata oricînd sà se descuameze la cea mai micà atingere, la cea mai micà boare de vînt ; pielitele ce se desprindeau, se fàrîmitau iute, formînd nouri urît mirositori, înecàciosi, ce pluteau în atmosfera supra încàlzità …
Aceste douà mîini alergau pe coarde cu sprinteneala si viteza unui paianjen pe firele pînzei deabia tesute, cas à prindà’n mrejele sunetelor, sufletele slabe, neajutorate ; pleopele se deschideau anevoie, si notele luau zborul gata sà primeascà dusmanul prea îndràznet, gata sà’i dea sàrutul mortii celei vesnice !
Je craint m’approcher d’un tas de vérités, je craint être sur la bonne voie ! J’ai prise la voie vers la tranquillité méritée ! Je craint le tirebouchon abyssal perpetuel !
Dali a été expulsé de son paradis intra utérin, pour retrouver l’enfer terestre.
Valurile, în loc sà se etaleze pe plaja primitoare, se retrag càtre orizont si dezgolesc schelete înàlbite, pe jumàtate îngropate în nisipurile unduitoare; retràgîndu’se descoperà vederii noastre, lumi necunoscute bàlàcite într’o luminà albàstrie-verzuie, ca un lapte învechit, uitat la soare si învechit, cu caïmac urît mirositor, valurile putride stràbat pielea si sufletul, cuibàrindu’se în sertarele làcàtuite ale memoriei.
Fàcînd parte evidentà din aceastà lume necunoscutà, corpul Lichelei …
Culcatà pe o rînà, ea este martorà privilegiatà a acestor retrageri de apà ; priveste cu falsà mirare cum corpu’i iese din apa ce se retrage ineluctabil càtre îndepàrtarea albàstrie ; mai întîi apàru umàrul stîng, ferm, sculptural, frisonant. pe el unduiau suvite de pàr màtàsos, amestecate cu nisip de argint si alge verzi, foarte verzi. O meduzà galbenà îsi pierduse viata între firele de pàr. Falsa ei mirare si prefàcuta pudoare se màrirà la paroxism cind sînul stîng începu sà se stràvadà printre clipociturile apei ce bàtea în retragere plutind în ritmul valurilor care pàreau sà’i dea viatà … cînd apa se retrase si mai mult ,el ràmase etalat pe pielea uscatà, încàlzità de soarele dogoritor si alese un sant între douà coaste, pentru a se hodini si a reflecta la « viata de apoi » cînd poate va regàsi « viata de’nainte » … sînul ei alb si nefolosit cugeta în van la o viatà ce nu va avea nici o datà ! La atingeri ce’i erau nefolositoare ! La o ràsuflare ce putea fi numai dàunàtoare !
Fereastrà helvetà
(Fenêtre helvète)
À mon réveil, les yeux à peine ouverts,
Les fruits (et les fleurs) de mon imagination, pendouillaient au bout des ficelles
… (Pauvres marionnettes du destin) …
La lumière du futur (incertitude incontournable)
Cachais les détails de l’imparfait sans oublier de pénétrer la mie séchée à jamais de ces pitoyables a-spheres …
L’envie d’attraper et de manger les fruits qui n’existent pas et de renifler les fleurs aussi imaginaires que sophistiquées, me colle devant la fenêtre helvète et m’oblige à des révérences envers la beauté de l’instant et envers celui (ou celle) qui arrive à le graver quelque part et à me l’offrir comme point de départ pour mes dithyrambes apaisants …
29 mai 2008
Cernay la V.
Ils ont été rares les moments dans ma vie lorsque je me suis senti…
CEL MAI TARE DIN PARCARE
(Le plus beau du cartier)
… et j’avais tort !
J’étais très jeune (cinq ans ? huit ans ?) lorsque mon père m’a donné la première leçon d’élitisme
« Mon fils »… commença-t-il puis je me rappelle seulement qu’il me prédisait des jours meilleurs lorsque je marierais la couleur de mes voitures à la couleur de mes gants (et non vice versa !)
Dans un monde ou avoir des gants colorés étais presque aussi difficile que d’avoir une voiture, le message était très fort ! Très pénétrant !
La preuve ! J’en parle cinquante ans plus tard…
Petite réflexion sur le passé, présent et avenir
Il y plusieurs manières de regarder en arrière ;
— avec des larmes de joie, avec la main tendue (soit pour mendier, soit pour serrer une autre main tendue, sincère ou non peut-être virtuelle…)
— en pensant au lendemain, en avoir peur du lendemain, en angoissant qu’il n’arrivera… jamais, lui, le lendemain !
— avec fierté avec humilité (be humble Huriah, be humble) !
— assis sur une chaise avec le vocabulaire de l’imagination accrochée d’une bouteille a moitie vide…
— debout, adossé d’un mur écaillé, en brandissant un drapeau sans espoir
— recroquevillé sans bouteille ni drapeau… sans rien !
Et bien, je me suis imposé tous ces angles de vue sur moi-même, ces attitudes cette position, et j’ai bien fait !
Leur somme m’a emporté, plus tôt poussé vers une prose axiomatique, trouvant le chemin vers une définition très personnelle de l’élitisme médiocre. (!!?)… en m’offrant, un pont vers l’éternel (très important ! très heureux et fier de l’avoir trouvé) …
Ils ont été rares les moments dans ma vie lorsque je me suis senti…
CEL MAI TARE DIN PARCARE
(Le plus beau du Cartier)
… et j’avais tort !
Dans les années 70’ (c’est comme si c’était hier…), je me dirigeais vers Cotroceni ; j’aimais marcher avec des pas surs et fiers, habillé dans ma Saharienne bleue, faite sur mesure chez F.C.T.B. Je regardais l’eau qui sortait par les bouches de canalisation et j’écoutais le clipocit dans les caves… des milliers de gens longeaient la rivière Dîmbovitza et avaient l’air d’attendre, attendre que l’eau quitte son lit ;il y avait des militaires, des civils des écoliers ;surtout des militaires, le dernier contingent habillé après la mode de la Première Guerre mondiale avec des uniformes soit trop longs soit trop courts… ils « promenaient » des sacs, des très lourds sacs remplis avec du sable qui avais l’utopique rôle de faire digue devant la furie des eaux…
Un symbole pour une ville, pour un peuple pour un pays !
Tout le monde parlait tout bas, avec la peur dans les regards, peur de quoi ? De qui ? Peur d’eux (EUX ? ILS ?) Qui sont-ils, animal multi tentaculaire polykephal méchant, pervers abscons et imprévisible.Omniprésents aussi ! Qui faisait partie d’eux ? Toi, toi ou peut-être…moi ? Tant d’efforts inutiles pour arriver vite, très vite devant des cibles qu’on ne touchera jamais ; remplacer les tapis volants des Fakirs avec des « lozinkas » (slogans de propagande) gutturales, mal traduites d’une langue étrangère et infiniment plus barbare que les barbares eux-mêmes
J’étais trop petit et trop lâche et trop faible et surtout trop seul pour m’arrêter et grimper sur la statue de Kogàlniceanu (1817 – 1891) et crier, crier…
J’ai préféré prendre le premier train bleu… mais ceci est une autre histoire !
Ils ont été rares les moments dans ma vie lorsque je me suis senti…
CEL MAI TARE DIN PARCARE
(Le plus beau du cartier)
… et j’avais tort !
Se rappeler ; la volonté du souvenir ; rendre comptes à soi-même pour souligner la crédibilité des choix… pas facile tout ça… avoir confiance en soi même !
Chacun a sa boite noire ; moi aussi et je veux l’ouvrir.
Quel est l’indoubitable paralele entre frétiller bêtement sur une planète ratée et la peur d’être seul dans son cercueil… ? Vivre seul (encore « seul » ?) .Dans un monde plein de juges et sans avocat…qui veut être mon avocat ? Errer dans les couloirs du palais de justice ou les grandes colonnes sont remplacées par de cactus filiformes ; caricatural, sur presque chaque branche épineuse siège un ennoyer vautour col blanc et bec taché du sang ; avec des yeux vides, ils attendent la proie.
La Proie !
Et si le biiiip qu’on entend n’est pas mon portable qui est en train de se décharger, mais plutôt le signal de dysfonction de mon stimulateur cardiaque ? Un ennemie de longue date viens de l’implanter !et comme j’étais fier de lui (le pace maker, bien sur)…
22 aôut 2009
Un vieux corbeau transpirant sous le poid de ses acts manqués, cracha entre les dents…
« Oui, oui, il avait des très long dents… »
« L’avenir n’a pas de valeur tant qu’il ne prend pas la place du présent »
Moi « avec la certitude qu’il va devenir passé ! »
Il va nous engloutir bientôt, désintégrés dans sa spirale de promesses, douleurs, oublis, prières, d’espoirs et désespoirs …
On plonge dans ce tunnel avec des gestes qui se veulent professionnels (car on les a faits …chaque année) .Avec le courage et la certitude que dans un an on franchira l’autre bout, prêt de plonger, de nouveau dans le suivant (implacablement nommé …09)
Fiers de ce courage prouvé chaque 1er du 1er mois. C’est le moment des bilans, des projets, des conclusions. Conter les promesses tenues ou oubliées, les plaies, même celles fermées ; comparer aussi ; regarder en arrière ; rêver.
Les bras tendus et yeux fermés …nos bras touchent ceux qui sont prés de nous et on les caresse. Les autres on les caresse avec les pensés et parfois avec une larme. Les bons, les gentils, ceux qu’on aime ou qu’on aime bien
Mais il y a aussi les autres. Les mauvais, les moches, les méchants. Ceux qu’on n’aime pas du tout. On pense à eux aussi. Mais différemment ! On fait semblant de les ignorer, mais ce n’est pas vrai. Et lorsqu’on a finis de faire les contes de ceux qui sont autour de nous, on baisse les bras.
On attend d’être touchés, à notre tour, par les bras tendus des autres.
Tous des mots d’action, de mouvement, plus ou moins synonymes de danger. Oui, car traverser le temps est un risque. Voici pourquoi la traversée se prépare ; un petit discours devant soi même chaque 01-01 à l’heure 00
Dans ce discours on conte, on additionne et si le conte est bon on repart pour un an. Si non, on arrêt.
Mais qu’on ne se trompe pas ! Il faut conter avec sagesse, patience, attention. Conter et ré conté... Et on continue .Et on aimerait tant, de continuer avec ceux qu’on aime et qui nous aiment.
La porte entrouverte laissa passer un courent d’air, son sourire et les bruits des lourds tafstas …
J’ai croisé son regard, et soudain…
Umpleam pagini cu cuvinte cunoscute, adunate în gràmezi inutile …
Si timpul trecea.Si vioara uitatà scîncea doine de dor,
Si pedalînd pe Diamant, kilometrii treceau …si fiorii sub cearceaful alb prea scrobit treceau,
Si ràmînea mirosul de tei al ramurilor ce intrau pe fereastrà, În unica camerà unde trei generatii construiau visuri si pierdeau iluzii …Si turturelele ce’si fàceau cuib fàrà sà stie cà copii rài plànuiau sà fure ouàle, Si strada mea, Si casa mea, Si màrul meu (ce la lat màlu mààà ! …)
Si inima care bàtea din ce în ce mai repede, prea gràbità ca sà poatà ràspunde la întrebàri, Si odihna cerutà înainte de obosealà, Si ràspunsul dat înainte de întrebàri, Si piersica coaptà ce surîde cu ochii, Si respiratia sacadatà ce Abureste parbrizul si orizontul
« Bunita mare, unde este bunita micà ? »
Appui plus fort,
Fin…fin, j’ai dit !
Je remplissais les pages avec des mots connus, ramassés dans des tas inutiles
Et le temps passait
Et le violon pleurnichait
Et en pédalant sur le diamant, les kilomètres passaient…
Et les frissons sous le drap trop amidonné
Et restait l’odeur des branches de tilleuls qui pénétrait à travers la fenêtre, dans l’unique chambre où trois générations construisaient des rêves et perdaient des illusions ;cette fenêtre double qui était l’endroit où l’imagination hivernale construisait “les fleurs de glace ” , merveille fascinante, source de rêverie d’un enfant trop sensible
Et les tourtourelles qui faisaient leur nid sans penser aux méchants garçons…
Et ma pomme ( tze la lat màlu’ mààà !)
Et le Coeur qui battait de plus en plus vite, trop pressé pour pouvoir répondre aux questions
Et le repos demandé avant la fatigue
Et la réponse donnée avant la question
Et la pêche mure qui sourit avec les yeux
Et la respiration saccadée qui embue le parbrise et l’horizon…
« Mama mets ta main sur ma tête ! »
« Grande-grande mère, où est la Petite-grande mère ? »
(A dark area, especially the blackest part of a shadow from which all light is cutting off)
Premièrement, je suis né; puis j’ai grandi. Après j’ai pris le temps de mûrir en regardant bien devant et en écoutant les soupirs de Dîmbovita (apà dulce, cin’ te bea nu se mai duce), mais aussi le vent caressant les feuilles des arbres de Dàrmànesti ou faisant fouir la poussière des ulitza de Dobra.
Et puis j’ai trouvé le temps d’apprendre et de croire. Je croyais que je vis, que je comprends, que j’aime, que j’existe ! J’ai mis du temps pour comprendre qu’on peut traverser la foule et, en même temps, être seul; parler sans rien dire; regarder sans voir ! (« e triste der vivere per vivere, parlare a qui non sente mai … »)
Mon sous- conscient prévoyaient déjà une rencontre, nécessaire, inévitable, souhaitable même.
C’est dans ce contexte inhabituel que je l’ai rencontré. Elle, l’Ombre ! Faire sa connaissance, un événement pour moi, un pas vers un nouveau statut.
Lorsqu’on a pris, chacun conscience de l’existence de l’autre, on a décidé, symétriquement et simultanément, de ne plus se séparer. Jamais ! Depuis, ses décisions sont les miennes ;je somatise ses douleurs ; mes rêves lui donnent des ailes
Lorsqu’elle me regarda pour la première fois, ses paupières baturent l’air plusieurs fois ; ces battements réussirent éparpiller dans la pièce une odeur de poisson mort (depuis long temps) et a la place des larmes, quelques algues verdâtres tombèrent sur le tapis sale et miteux.
Le croisement de nos regards eut le rôle du chef d’orchestre, annonçant l’ouverture ;puis silence dans la salle ;puis silence parmi les musiciens ; l’accordage des instruments cesse ; la lumière baisse ; le long opéra en trois actes peut commencer ! le premier violoniste, mi-homme mi-cheval regarde plus tôt la salle, ses regards étant attirées par une intellectuelle maigrichonne,assise dans le fauteuil d’orchestre ; le premier violoncelliste, visage tuméfié par l’abstinence, utilise les quelques doigts qui lui restent pour martyriser l’instrument qui se décide finalement d’avouer touts ses péchés d’orgueil… Moon light Sonata, oui, oui c’était le dernier ! il se rappelle comme si c’était hier… …
Prés de ruines rougeâtres, dans une « cage à poules », Moon light Sonata, sa pureté, sa force, son authenticité, étaient si loin de la réalité, si dissonantes avec la pauvreté de notre imagination ; À la fin, après quelques secondes de respect et de silence, j’ai remercié sans applaudissements.
Le premier acte pouvait commencer.
Soif de rêves ; affamé des bonnes nouvelles ; incapable de ne pas faire des projets, accroupis le 23 août près d’un sapin de Noël ; inondé dans l’insouciance et immaturité ;ce mélange formait un liquide visqueux plein des sédiments collant, répugnant ; leur contact rappelait, chacun, un insuccès ou une douleur passée; toutes ces notions se mélangent dans le bocal du passé ;devant ma conscience, je me tiens droit, très droit et j’essaye de mettre un peu d’ordre ,I mean …de trouver ce que j’ai droit et ce que je n’ai pas le droit de me rappeler…
L’enfance…Strada Barbu Delavrancea Nr. 25 ; la sosea ; ou l’odeur des tilleuls, le soir, pénétrait par la fenêtre largement ouverte. Les rumeurs du soir se mélangeaient avec les cris des enfants et les pas des sentinelles qui gardaient les trottoirs devant les maisons des gros et vilains membres du parti. Je les aimais bien les sentinelles, je leur donnais des bonbons ; je ne connaissais la haine de classe ; pas encore !
Lorsque, dans le balcon, je regardais le passage des soldats soviétique (campés dans la maison « sur le coin », ancienne Arras du roi Michel), et surtout de leurs femmes, le seul sentiment de révolte que je pouvais ressentir était contre leur parfum de mauvaise qualité. Il pénétrait par les narines et le dégoût qu’on ressentait tout de suite on ne saura jamais s’il était d’ordre politique ou olfactif…
Ligoté par des chaînes en or… sans aucune trace de désir de casser ces chaînes
Empoisonné par des soupirs de bien-être… ivre de tant de poison
… quel dommage de quitter cette vie ! Donc, je décide d’y rester ; j’ai eu plusieurs moments de ma vie lorsque la question s’est posée. Tous contes faits, la réponse a été : j’y reste !
Le bonheur de ne pas penser à son ombre. L’angoisse infantile du noir comme tous les enfants, mais sans conscientiser l’absence de l’ombre, sans se rendre compte ô combien elle nous manque. Le petit qui redresse son dos en courant vers la porte ouverte, fin du tunnel, en effet il courrait vers son ombre de qui il était pour peu, s’est vrai, séparé ! C’est si merveilleux de se rappeler le temps lorsque le monde on le regardait de la hauteur du dossier d’une chaise ; tourner le commutateur, c’était un exercice difficile réalisé seulement sur la pointe des pieds… et, lorsque la lumière arrivait, enfin, quel bonheur… quelle victoire !
Avec le temps, le noir est devenu un refuge, un endroit ou on profité pleinement de la solitude ; elle, l’ombre ne nous accompagnait. C’est ici que les rêves étaient exprimés avec le courage, c’est ici que j’ai découvert les premiers repères de la vie, les premiers moyens de quantifier les sentiments. Mesurer l’intouchable. Imaginer l’invisible. Ecouter le temps qui passe. J’ai osé des questions pour, enfin, avoir des réponses. J’ai eu l’impression d’avoir découvert la clé de la compréhension, même si, à l’époque, la serrure n’existait pas…
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Des rapaces aux yeux de verre et col farineux restés cachés sous le faux plafond de Reichstag remouillaient la poussière avec le battement de leurs ailes dégarnies. Les multiples miroirs dirigeaient la lumière vers les griffes arquées symbole de la force, pérennité, extase de la revanche voulue et obtenue ; tout écrit avec des lettres en bronze sur le piédestal de la conscience du devoir envers le destin …dans les nuages à peine apparus au dessus de Berlin je lisais comme dans le marre de café :le passé, le présent, mais surtout l’avenir ;prévoir l’avenir, prédire, faire croire que … ,voici un bon créneaux pour se lancer dans la vie active…
Une vieille, bonne et fière activité pour annihiler l’Eclipse !
L’Éclipse du Goût, de la Beauté, de la Sincérité, de la Symétrie - Humaine… … …
Dans un des nombreux centres modernes et bruyants de cette ville, sous la lumière bleutée je pose mon regard sur le ring de danse, énorme rotonde et je l’étudie centimètre par centimètre
Des ombres au féminin et au masculin se trimbalent dans le périmètre circumscri (dans l’espace et dans le temps) d’une manière très floue… ; Elles laissent leurs têtes tomber en arrière; Eux, avec leurs longues trompes gluantes, les entourent avec tendresse et patience. Oui, ils vont attendre la fin de la danse. Puis ils vont les dévorer parole par parole, soupir par soupir, regard par regard; et à la fin du festin, lorsque d’elles resterons que les âmes et les corps, et bien, alors, en ruminant tout ce qu’ils venaient d’avaler, ils vont finir par se poser la question : « Lorsque la vertu manque d’intelligence, devient-elle un vice, peut être ? », sans même savoir que quelqu’un d’autre l’a posé déjà, il y a très long temps auparavant.
La vertu, avec la conséquence la plus inattendue, le passeport pour la zone (de droit très personnel et de non- droit universel) ou, marcher sur des cadavres est tout a fait permis si le but est strictement conforme à des repères sublimes, profonds, scintillants dans leurs mouvement brownien sur la route de ….. Madisson !
Ils vont finir aussi par trouver la reponse à la question posée…
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Embrasés, mes credos que mon imagination prend pour des souvenirs, ils se nourrissent de ce mélange de passé et de futur sans trace de présent. Sur un air de victoire, de revanche méritée, les pions prennent le temps d’écouter l’air passé dans l’orgue du temps et ô combien ces sons ressemblent à des marches aussi aimées qu’interdites; les fanfares s’allument au contact des premiers rayons de soleil. Leurs laitons brillent trop fort; on ferme les yeux en serrant les paupières, fort, très fort; à cause de la lumière mais aussi pour empêcher les quelques soupirs (et leurs symboles) de s’évader…
Ne pas toucher ce qu’on croyait voir est beaucoup plus dur à supporter que de voir ce qu’on n’a jamais cru exister; sous ce poids de doute et de désir, j’avance pas à pas en tâtonnant la véracité des sensations qui m’envahissent. Mes bras tendus, les doigts crispés, ma canne blanche veulent tout toucher, tout confirmer aux yeux avides
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Les boulevards sont vides, ou au moins j’aime les croire vides, extirpés du temps, placés avec maestria dans l’impondérabilité que seulement l’extase peut procurer; les barbelés m’arrachent la peau et le cri de révolte,le sang et la salive se mélangent pour créer des hiéroglyphes capables de raconter Ma vérité; je trébuche sur les blocs antichar ; je tombe, je me relève et je reste fier,debout avec mon héritage de haine et de courage; les seuls éléments en mouvement, les spectres du futur ; chacun d’entre eux s’arrête devant moi et exhibe avec fierté une image dans chaque main ;à droite « avant »; à gauche « après »… Si seulement ces ombres pouvaient avoir trois bras ; le troisième, au milieu,pourrait se consacrer au présent,tenir avec piété mes larmes à l’apparition d’un blond qui,avec un sourire de huit dents,promène son habit d’uniforme de la Stasi; pour 1 € il est prêt à se faire photographier avec toi,il peut même tamponner ton vrai passeport de la Communauté Européenne avec le vrai -faux visa de la R.D.A. En regardant, je pense au juif à qui on propose un uniforme de kapo de Buchenwald et une étoile jaune qui lui permet d’entrer à Auschwitz et pour 500 €, 100 g de … cendres avec certificat d’authenticité ! Je pense aussi au moldave de Chisinàu à qui on propose des photos souvenirs des goulags de Sibérie et une chapka « zaychik » d’un E.N.K.V.D., réplique très fidèle de celle d’un certain Vladimir Vladimirovici Putin…
Dans le tout récent musée de statues en cire, inauguré à Berlin, la statue d’Adolf a résisté seulement quelques heures, étant vite décapitée par un révolté, un inconditionné de la démocratie, un défenseur contre les spectres gammés … ces spectres font-ils, peut être, plus mal que le spectre de l’autre extrême ? la balance pleine de cadavres torturés, de valises à jamais récupérables, de poupées oubliées au bord de la route, ne penche pas du « bon côté », du côté le plus exploité, le plus montré en boucle,et encore et encore, avec une angoisse reconnue d’oubli… et pourtant !
Et pourtant, je me retrouve seul dans cette ville, avec ses spectres, et aussi avec mes spectres… quelle ressemblance, et quel soulagement de retrouver ce qu’on voulait retrouver avec ardeur …
Je quitte la ville de Berlin avec un arrière goût de métal et de sang, avec des souvenirs dans la couleur du déjà vu – déjà vécu … et avec le sentiment que Dieu existe; je Lui remercie, la justice est faite …
Je la quitte à 200 km/h, tous les phares allumés; je revis le chemin parcouru entre Strada sub Castani (Sous les châtaigniers) et Unter den Linden (Sous les tilleuls) et je retrouve tant de similitudes entre mes larmes et les larmes de cette ville ; ses haines sont les miennes, ses espoirs sont les miens, car si je peux vivre librement et sans honte de ce que je suis et ce que je pense c’est parce que Berlin a toujours existé !
14.07.2008
Cernay la ville
Quelque part, entre Taj Mahal et Poiana Brasov, une seconde se fait passer pour autre chose et arrive à se projeter sans vergogne en trois dimensions dans la tourmente… dans mon agenda elle prend des dimensions que bien tôt elle regrettera ; que bien tôt moi je regretterai !
… c’est la même seconde qui reste souvenir à tout jamais dans la mémoire d’une étudiante au conservatoire de Bucarest ; « La Loge NR. 9 », murmure - t- elle en se rappelant de l’entrée gratuite pour les étudiants…
… c’est la même seconde qui, cheveux mouillés, se prélasse au soleil près du lac Mogoshoaïa sans se soucier des taches décolorées parsemées sur ma ceinture…
… c’est la même seconde qui, dans un coin perdu de france, un soir m’a dit : lorsque tu sauras pas ou aller, caches ton pizzicato, allegro ma non tropo, dans mes bras…
Déboussolé, devant ce tas de secondes envahissant ma perplexité grandissante, me prosterne devant l’image de mon idéal et je décide de peindre le décor du troisième acte (et le dernier) d’une opéra bouffe ! Je tends entre deux chaises, un ruban, très vert et très résistant ; l’odeur de menthe s’éparpille dans la pièce, pénètre l’olfactif désorienté, se métamorphose dans des gouttes quand oblongues, gluantes, quand cubistes dans des couleurs qui n’existent pas, symboles de vie et joie ;le ruban une fois tendu, bien tendu, je marque en majuscules, de droite à gauche :
« Chéri, fais-moi couler un week-end électoral »
La signification du ces mots, le poids de l’instant sera marqué à tout jamais dans la suite des secondes vitales de ma vie, dans la symbolique profonde des fluides ;dans un monde ou tout peut couler,pour la première fois le W E. électoral prenait une place, une vraie place…Mes sourcils arqués plus tôt par la peur que par l’intérêt, accents circumflexes sur des parenthèses sures de rester ouvertes plus que prévu, donnaient de la vie, une nouvelle vie à mon visage préparé de succomber bien tôt devant le grand geste, Le Grand Geste, artistique de l’année ! Faire couler, plus tôt verser,déverser, répandre ou renverser et encore mieux,transvaser un W E. électoral, me semblait la quintessence de la montagne d’idées que je voulais transmettre,de l’infinité du sentiment que je refusais de garder sur mon disque dur, pour moi, seulement pour moi, tout seul…
Élections, symbole de choix, de décision ou préférence.
W.E., synonyme de repos, délassement ou encore répit, ou trêve…Voici le Cadre pour placer l’ombre, pour l’étudier, pour la comprendre, pour la maitriser… le gustatif sidéré, ivre de tant de nouveautés se précipita pour émettre ses premières définitions !
Marti 11.11.2008
Vis
(Rêve)
Pe peretele dinspre nord al scorburii, albit de uitare, scorojit de griji, mînjit de contradictii, unde, cu timpul apàrurà niste mici muguri ; muguri curajosi decisi sà dea viatà ramurilor vajnice …
Je regarde le mur nord de ma skorboura, blanchi par manque de lumière et écaillé par trop de soucis, taché par les contradictions successives et déformé par les inspirations d’un jour d’automne et les délires d’une nuit d’été…
Le passage inéluctable des années, laisse, dans un design parfait, les cercles cachés jusqu'à la mort des troncs des arbres ; ainsi, chaque mouvement, chaque naissance d’idée, chaque douleur d’un regard, chaque regret, chaque vague sentimentale, chaque victoire, chaque nouveau départ, mais surtout chaque arrivée, le plus petit bio courent qui traverse mon cosmos à moi, eh bien tout ça, laisse à jamais des traces dans ma skorboura.
Debout, en extase face à mon passé, modeste face à mon présent et impatient face à mon avenir, je me rends compte qu’il y a des bourgeons, des très vaillants bourgeons qui sont en train de percer l’épaisse couche de moisissure qui couvre le mur nord de ma skorboura. Ça leur fait mal, et les larmes oblongues et cristallines en témoignent !
L’écoulement au début liquide, (presque boueux à la fin) déforme tout sur son passage. Il sculpte avec maestria les alluvions entassées à droite et à gauche dans un slalom savant entre les disputes avec moi-même, lutte sans cesse contre le ridicule, victoire d’un jour contre l’éphémère invincible…
Au bout de leurs forces, avec les dernières miettes d’énergie, une fois arrivées à la base du mur, les larmes ou plutôt ce qu’il en reste, apportent ce qui formera bien tôt des larges deltas qui abriteront sous un ciel de jade, sous les battements d’ailes des pélicans, des espèces rares en voie de disparition (des rêves jamais racontés, des désirs trop audacieux, des phantasmes aplatis par l’impondérable et les lourds outilles qui dans un bruit de forge donneront la véracité aux amours impossibles, la foi aux non-croyants, la vue à ceux qui ont peur de regarder…)
Je reste assis, le dos vers la lumière que je laisse s’éparpiller sur ces bourgeons qui luttent pour la vie qui grandit … optimisme transmissible, très véhément et contagieux à tout jamais, épanouissement obligatoire…
Devant la lumière du feu, je manque d’oxygène et l’âme se sent obligée de battre des ailes ; le cœur bat plus vite, les paumes moites ont besoin de toucher la terre. La lumière du feu est vite chassée par la lumière de l’eau.La bataille se déroula d’après des règles strictes et peu connues (… ?) ; elle fut longue, sanglante et finira dans un vacarme d’une Vraie procréation !
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Accroché d’une branche, un immense cétacé pendouillait arythmique avec indifférence et me regardais avec ses yeux de mort. Hideux dans sa putrescible immobilité, trop triste et répugnant dans l’immensité de son odeur fétide et disgracieuse comme seulement un corps sans vie peut être !
Ses yeux de mort… Ils sont si graves ; dans leur rétine j’ai pu lire des slogans (lozïnka) affreux. Dans les combles humides de la grande synagogue de Moscou, ils sont (mal) traduits dans toutes les langues ; ils sont aussi capables de prévoir la vision paradisiaque de la plus laide société que l’humanité
Sur une autre branche, tordue par l’higrassié (moisissure très humide et sale), un rêve s’accroche au passé qu’il prend pour l’avenir. Voici son histoire : 32 janvier 2513 - il est noyé dans le marc des soupirs à multe échos, mais il se débat et à la fin il arrive à faire surface … il ne faut pas confondre les sables mouvant de la vallée Orinoco avec les pétales des roses fraîchement cueillies dans la vallée de Maritza … une fois l’équilibre retrouvé il commence à fredonner « Asa începe dragostea » (« voici comme l’amour commence »)
Nourrit par ses propres arguments (Ineptzia), il grandit, retrouve l’harmonie et ne pense qu’à lui-même, à son corps de plus en plus tentaculaire … puis à son âme et à sa force de persuasion. La lutte sera rude ; le plus difficile est de se convaincre soi-même. Le reste, un jeu d’enfant ?
Des mois et des mois vont passer avant qu’il ne comprenne qu’il est né trop… tôt, beaucoup trop tôt !
Une nouvelle lutte commence ; d’adaptation à son temps, son époque, avec ces bruits et odeurs et ces silences… la solitude lui apporte le froid il essaye de se réchauffer devant le miroir avec ses propres regards pleins d’amour envers soi même ; il se prend dans ses bras et s’administre une berceuse
Sa rêverie n’est autre qu’un exercice de style, un jeu de métaphores un mélange de souvenirs et de désirs jamais réalisés, de longs discours tenus devant la foule et des mots jamais prononcés, ni devant le miroir. Mais aussi des gestes mille fois répétés et savourés et comparés à l’immobilité créative de l’esprit. Des bras et des torses figés, entrelacés, incarcérés dans des contorsions grotesques. Des soupirs se prélassent lascifs comme des taches sur la main qui serre fort, très fort, une cheville inesthétique… ; des paroles sans sens coulent symboliquement d’une bouche trop approchée d’un coude luxé ; les cervicales trop raides chantent un psaume de plaisir au contact d’un dos cabré. Dans cet amalgame, le rêve se retrouve,
Se redresse,
Lave son esprit,
Secoue sa crinière,
Reprend son temps,
Il est de nouveau lui-même, adapté à son ère, sa volonté est de nouveau parmi nous, prête à nous faire profiter de toutes ses qualités incontestables.
Avec sa main désossée, il prend une feuille blanche, et sûr de lui marque en haut de la page la date et puis, en gros, le titre « PLAN B ».
Sur la troisième branche, dans un équilibre très instable, une piste de danse aussi verte qu’une table de billard et aussi grosse qu’un Stadion vide …Une lumière bleutée et crue la balayait ; les voilà … les danseurs, les deux danseurs, ils sont là, seuls, entrelacés comme s’ils faisaient un seul, vifs, crédibles, émouvants…Lui, habillé en Coco Chanel avec des bretelles rouges pendouillâtes jusqu’aux genoux ; le jabot, vert fenouil, en contraste avec les boutons de manchette couleur cerise-ecrasée, bordés par un filigrane plastifié, nacré. Dans le contexte, le blanc de la chemise en soie est fade, ennuyeux, presque révoltant, rappelant une tache de marmelade bulgare sur la Victoire de la Samothrace. Les chaussures, sans lacets avec des talons en verre. Sur le dos, en lettres fluo est marqué « I love the milk !» Elle laisse sa tête tomber en arrière ; son regard, flèche partie vers qui ? Vers ou ? Trace un portatif virtuel sur le quel s’accroche les fruits de l’imagination ; de mon imagination ! (voir « fenêtre helvète » www.skorboura.com ) le tissu transparent s’accroche ou il peut, pour ne pas tomber ; les plis se suivent s’entre aident, et puis s’étalent sur la plage brûlante des cuisses, en imitant sans succès les vagues d’une mer agitée …Leurs coins sursautent en découvrant des zones interdites. Les yeux audacieux sont vite punis pour leur insolence par des souffles d’air brûlant qui brisent les iris, brûlent les paupières ! Lui, avec sa longue trompe gluante et sans vergogne, après avoir redressé sa mèche grisonnante l’entoure avec tendresse et patience. La tendresse de l’araignée ; la patience du bourreau sûr de l’inéluctabilité du dénouement. Oui, il attendra avec un regard gourmand la fin de la danse pour la dévorer parole après parole, soupir après soupir, regard après regard. Et à la fin du festin, lorsque d’elle ne restera que le corps et l’âme, et bien, alors, lui, en ruminant tout ce qu’il venait d’avaler il va s’étaler sur la table de cuisine ; les couteaux longs et aiguisés sortiront de leurs étuis, un par un, et trouveront en vibrant leurs cibles… leurs vibrations, hymne de la mort, l’au-delà tant aimé, tant désiré !Le sang giclera incolore et inodore des veines blessées
… L’immobilité
… Sa vie fut courte, fut remplie, comme il l’a voulu…
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Je regarde le mur nord de ma skorboura, blanchi par manque de lumière et écaillé par trop de soucis, taché par les contradictions successives et déformé par les inspirations d’un jour d’automne et les délires d’une nuit d’été…
Le cétacé, le rêve et la piste de danse décidèrent d’y rester, bien à leur place, sur le mûr nord de ma skorboura
« Celui qui vit, il vit.Quand quelqu’un meurt, c’est seulement parce qu’il a assez vécu …Il faut vivre vite, car ça coute cher … »
(---Catalin Dorian Florescu--- « le masseur aveugle»
J’ai Voulu …
…Mourir avant Elle …
Si on vit vite ça veut dire qu’on vit bien. Moi, simple pion bidimensionnel sans ombre ni velléité d’avoir une, je me sens placé au milieu, juste au milieu, entre deux voies ferrées sur lesquelles, en sens opposés, deux trains se croisent à grande vitesse. Moi, debout, je tire des conclusions. Courtes. Précise. Justes, forcement justes, car sont les miennes. Je me fais plaisir qu’à moi-même. Par égoïsme ? Par une sorte de timidité ? Ou par l’impossibilité de toucher l’impossible ? Qui sait ?
En paraphrasant le même C.D.Florescu, je ne veux pas grandir plus haut que ma taille et mon surréalisme ne sera pas adapté à la jalousie de mes voisins …
Mai 2009
Cernay la V.
Ma Skorboura n’a jamais été si pleine, si ouverte, si accueillante … une fois le seuil franchi je me sens enfin chez moi ; les tiroirs sont pleins avec des souvenirs ; sur les murs, aussi, bien encadrés, s’entassent des images qui m’ont accompagné tout au long de ma vie ; évidemment, certaines se raccordent aux murs avec des translucides toiles d’araignées, témoin de l’immobilisme des immuables opinions (…) ! Pour d’autres, le flou gaussien montre le contraire, l’eternel mouvement sans espoir qu’un jour ça s’arrête …
Je vis intensément le plaisir d’être un élément d’un grand tableau surréaliste, un élément parmi tant d’autres. Je suis fier de cette richesse, car j’en suis le créateur. Un piéton qui ne presse pas ses pas (…) sur le chemin du temps. En marchant, je regarde autour de moi et je remercie à ceux qui ont décidé le début de ce chemin ; seul regret : ce n’est pas moi qui vais décider quand, où et, surtout comment, ce chemin finira …
En attendant, voici l’histoire achronologique d’Une vie (autobiographie minimaliste boiteuse) (o càlcàturà tare, o càlcàturà moale…)
Janvier 1970
Une plage bleutée et floue, caressée par des vents unidirectionnels, s’étale sous la lumière du soleil dardant .Les vagues rythmés par une respiration bruyante et lointaine, à chaque passage, balayent la plage .Les algues gluantes et les carcasses des poissons, lances pestilentielles jetées dans nos narines, offrandes odorantes apportées aux forces destructrices de la mer, s’y retournent …
Je rêve d’être un peintre qui, debout, devant mon chevalet, je contemple cette faune, fruit de mon imagination, autre fois si vivante… aujourd’hui si morte, en mouvement seulement grâce à des forces extrinsèques. Avec mes pinceaux virtuels, je perce le mystère de ce monde qui s’étale à mes pieds. Je lis dans ces cadavres et dans les traces qu’elles laissent sur le sable comme dans le marc de café. Lambeaux de chaire et de peau s’accroche désespérément des os de sèche, des coquilles cassées, des branches mortes qui trainent un peu par tout, ou seulement des gros cailloux multicolores … tout ça réveille des êtres bizarres ; des mi-poissons mi-homme, mi-vautour mi-cheval, croisent des énormes gallinacées à bec recroquevillé et des serpents incolores amputés d’une de leurs quatre pattes ; toutes ces formes se croisent et s’entretuent ; les batailles sont brèves, le sang qui coule n’est jamais rouge. Les cris de douleur sont étouffés par la terre qui pénètre dans les gueules ouverts.
Les yeux injectés regardent sans voir les derniers spasmes du combattant voisin. Une ombre, mi-femme – mi tortue, essayait de défendre avec une énergie faiblarde ses trois derniers œufs cachés sous un rocher… trop tard. La vague, la dernière avant la tombée de la nuit, récupère tout ce qui trouve sur la plage ; la noyade semble être un soulagement pour les moribonds… la mort est si belle à côté de telles tortures multicolores et inventives .Et finalement, les bruits s’estompent, le sable est lavé, les nuages s’égarent derrière le soleil qui redevient maître ! Moi, le peintre, toujours debout devant Mon chevalet, prêt à comprendre son nouveau décor… Une chaise blanche avec la peinture écaillée, en cachant sans difficulté les dorures tarabiscotées autre foi évidentes, implante vigoureusement ses quatre pattes dans le sable fraichement tamisé. Assise dessus, une petite fille, habillée avec une longue robe blanche. Une vingtaine de roses y sont cousus ; une vingtaine de lucioles rosacées étincelantes… les pieds ballants (balanga-balanga) tracent des sillons dans l’eau qu’ils effleurent à peine.
Le dos vers la terre, les mains sagement sur les genoux, elle scrute l’interminable et lointaine ligne du large océan. Soudain la lumière baisse, le noir s’installe et la petite fille devient inquiète ; elle a peur ; elle tourne la tête et avec les yeux demande à l’aide…
Aout 1961
Je lui tends une grande assiette avec quelques cerises mûres. Gravées sur les bords de cette assiette il y a trois lettres et un chiffre :
Une infirmière, entre deux âges, fausse blonde et moche s’approche sans bruit par derrière. La transparence de sa blouse tachée par le mercurochrome, n’arrive pas à cacher les formes de son corps qui a cessé depuis long temps de réveiller l’imagination des médecins à la recherche du grand oubli. Dans sa poche droite, un stéthoscope sale déborde ; inutile de le laver, car elle ne sait pas s’en servir. L’odeur de désinfectant qu’elle dégage annonce son approche, mais trop tard ! Elle se jette
vers l’assiette et ses doigts noueux, déformés avant l’âge, accrochent les cerises et les entassent dans la bouche édentée, béante en attente de la proie. Les fruits se mélangent vite avec l’haleine qui les accueille. Le bruit du mâchonnement, l’odorat, accompagne le jus rougeâtre mousseux qui surgisse entre les quelques dents restantes, à peine implantées dans les gencives purulentes. Les soupirs de plaisir du grand prédateur se mélangent avec les larmes de grande souffrance de la petite fille
Pendant ce temps, la nuit tombe comme un voile léger sur la plage. Suivi par le regard protecteur de la lune, un pélican égaré cherche la route de retour vers Bràila.
Avril 1972
La bas, dans une « cage à poules » d’un cartier populaire, au premier étage, une femme grosse, à peine vêtue par sa chemise de nuit jaunâtre avec des petites fleures vertes, git par terre dans le couloir qui mène de la cuisine vers la salle à manger. Sa respiration, saccadée, est rythmée par des soupirs de douleur. Will Ma, impuissante, regarde et prie. Avec des pas de danseuse chinoise à l’Opéra de Beijing, s’éclipse lorsqu’une petite silhouette d’homme surgis dans le noir « t’as vu ce que t’as fait ? » dit il à la jeune fille qui retient avec grande difficulté des lourds sanglots .
La petite fille a beaucoup grandi….
Des larmes chaudes trouvent le chemin sur son visage, puis elles coulent et tombent avec un bruit sec sur les seins opulents de la femme toujours allongée. Après quelques larmes, sa respiration reprend le rythme normal et les soupirs s’espacent.
« T’as vu ce que t’as fait ? » répète l’homme de plus en plus menaçant, moustache hérissée et les yeux de plus en plus petits.
La jeune fille, présence laiteuse et presque transparente, tremble le bras tendus, impuissants, au long d’une verticale imaginaire et instable. Son corps est là, prés de sa mère allongée dans le couloir, héroïne d’une pièce de théâtre qui se joue à ses pieds. Son âme est déjà loin. Elle fait des plans d’avenir; de cet avenir apparemment incertain, tous ceux présents ne font pas partie. À genoux devant moi, ses yeux dans mes yeux, la bouche entre ouverte et pleine des mots qui ne peuvent pas surgir, elle condamne le mariage morganatique du frère prodige et la fuite dans le désert du juif menteur. Elle oubli d’aider se lever la femme restée allongée par terre et qui est de plus en plus lourde. La femme regarde autour d’elle et oublie de demander à l’aide. Oublis ou refus ? … elle Ne veut plus se lever… elle ne se lève plus ! Conscient de l’impossible, l’homme à moustache hérissée, s’allonge près d’elle et soupire ; il ferme les yeux… il fouille dans sa poche pour un mouchoir en tissus et dans sa mémoire pour admirer une dernière fois le Danube qui monte vers Donau Eschingen.
Ensemble, les deux, définitivement morts, regardent le plafond fraichement peint en attendant… le tremblement de terre suivant. Leur dernière pensée vers un Puf (fulet) blond et vers tout le mal de quoi ils la croient responsable. Cette dernière pensée est aussi vers un triangle à quatre côtés. Leur fille le serre fort et avec des gestes infantiles essaye de le cacher sous son baby-doll rouge à petits poids blancs.
De l’hauteur de la tour de Chindia, je la regarde et mon souffle s’arrête ; je frappe l’air à la paume largement ouverte ; j’invoque la vérité et je chasse le mensonge.
Je descends dans la Place de la République et je me dirige vers le port ; avec un billet de 50 lei, j’achète deux billets pour Sulina.
Août 1973.
Sulina
Sulina .Enfin, nous voilà à la fin de notre voyage ; à bord du bateau, j’ai mangé des cacahuètes yougoslaves, j’ai bu de la bière moldave et j’ai fumé des cigarettes américaines que j’ai achetées chez les Tziganes du port de Braila à un prix exorbitant…
Pendant les quelques heures de bateau qui séparent les deux villes, j’ai eu le temps de faire des projets et plusieurs simulations de la vie future.
Une fois les amarres fixées sur le quai, à bord du bateau « Sàgeata » on pouvait entendre seulement les mouches qui étaient en train d’agoniser, collées à jamais sur les bandes adhésives et jaunâtres accrochées aux plafonds ; les moteurs arrêtés, les passagers descendus, l’équipage resté assis autour d’une table basse et boiteuse dans le premier bodega du coin. « Sàgeata » avait son nez dans l’écume épaisse, verdâtre et sale qui l’a accompagné de Bràila jusqu’au Porto Franco de Sulina.
Les cormorans et quelques pélicans saluèrent son arrivée avec des sons gutturaux qui perçaient facilement la brume qui venait de s’alourdir au dessus des vagues. Les couleurs pastel d’une aquarelle trop aqueuse se mélangeaient en réalisant des tons et semi-tons osés ; les effets inattendus surprenaient, laissant bouche bée le plus part des peintres de dimanche qui se bousculaient parmi les bateaux pourris qui étaient en train de vivre leurs dernières heures dans la rade. Quelques lipoveni ivres et entristés par leur ivresse, racontaient leur longue journée en mer ; avec une cigarette « Carpati » à la main et une bouteille de vodka « Wiborovka », par terre, entre eux… Elle passe de main en main signe de « cohésion de pensée », de « vie commune », « d’unité d’action »
(Unde’i unu’ nu’i putere; unde’s doi, puterea creste…).
Leur visage taillé par les vents âpres de la mer, le tabac bon marché et l’alcool trois fois distillé, exprimait un vide profond ; leur illettrisme se reflète pleinement dans leurs yeux bleu clair assombris par des sourcils blonds, rebelles et touffus. Ils arrivent à partager quelques histoires sordides qu’ils ne cessent de se raconter encore et encore, chaque fois les mêmes et chaque fois le groupe fait les mêmes commentaires, à un soupire ou une injurie près… pas loin, un grec fait tourner ses màtànii (chapelets) en bois probablement rouges il y a quelques dizaines d’années ; la monotonie de ses longues prières orthodoxes rivalise seulement avec l’absence totale d’imagination du tzigane qui fait jouer son ours qui tourne, tourne, avec un seul désir évident d’en finir une fois pour toujours, de finir ses jours, de noyer son destin triste dans les vagues du vieux Danube…
« Joacà, Joacà Mos Martine, cà’ti dau pîine cu màsline »
J’aurais voulu figer ce tableau, pour toujours ; seul le fleuve en mouvement, symbole de la force, pourrait garder son écoulement insonore et triste.
Les bateaux, les nuages, les silhouettes des hommes et des femmes sur la digue, le chien qui
court en aboyant tristement et inutilement derrière la charrette des tatars, et bien, tout ça, je les percevais comme des leurres en carton patte, un peu kitsch dans la lumière du soleil couchant… comme si ça ne suffisait pas, à un moment donné le spectacle gagnait en tension ; les sons que j’apercevais auparavant fermes et distincts, devenaient peu à peu lourds et lointains ; leur sourdine traversait des longs kilomètres de terre et de feu, état de la matière pas inconnue jusque-là… les couleurs se distorsionnaient , mon horizon se rétrécit brutalement par une ombre géante, longue et infiniment noire qui se jetait sur moi. Une douleur pulsatile perce la boîte crânienne. Son plongeon précis, direct et brutal fut si rapide que mon esquive s’avérait totalement inefficace… Son apparition se faisait accompagner par des sons des cornes anglaises, vifs, presque gais, annonçant l’entrée en scène de quelque chose ou de quelqu'un… Le soleil changeait de couleur et d’intensité dans le rythme des milliers d’instruments cachés sur les berges du fleuve.
Des heures et des années passèrent et mon esprit se trouvait toujours couvert par cette masse noire, fière et bourdonnante ; des centaines et des milliers de manières de négociations me traversaient l’imagination qui travaillait, travaillait sans cesse.
Je les repoussais une par une et à la fin j’ai trouvé l’abandon comme unique solution ; mon agresseur sentit la détente de toute ma masse musculaire ; sa victoire était évidente et il réagit en conséquence. Petit à petit, ses contours devenaient flous, puis irréguliers ; son hétérogénéité s’accentuait ; elle s’éloignait en restant proche, elle disparaissait sans me quitter… j’ai eu besoin de quelques longues années pour me rendre compte que toutes ces contradictions avaient une unique et évidente explication : l’ombre quittait mon univers extérieur pour regagner mon cosmos intérieur… elle était dans moi, ou mieux, elle était moi !
Lorsque cette migration subtile prit fin, (je me rappelle comme si c’était hier…) un lourd rideau se levait ; le jour devenait jour, la nuit était d’un vrai noir, profond et propre ; comme le jour et la nuit, comme le bien et le mal, comme le haut et le bas, beaucoup d’autres opposées prenaient leur vraie place une en face de l’autre, avec des vrais rapports liés à des repères qui m’appartenaient à moi et seulement à moi ! Je me découvrais avec joie et intérêt ; pas habituel de se faire découvrir par soi-même ; je prenais le temps de savourer ces délicieux instants ; mordre à pleines dents ce gâteau qui semblait sans fin ; me baigner dans cette lumière crue avec des couleurs fondamentales…
Le surréalisme de la situation ne devait plus être démontré. Le soleil, le ciel, le fleuve immobile, et
moi ; assis sur une chaise blanche avec la peinture écaillée, plantée en plein milieu du fleuve. Ma poitrine ouverte, profonde penderie où quelques costumes d’époque sont rangés, signale d’alarme témoignant du passage inéluctable du temps ; chaque costume, chaque couleur, un moment important de ma vie ; dans mes bras un animal imaginaire ; à mon cou une clé ; elle ouvre une porte sur laquelle est marqué … « cine’i ? Unde’i ? Si ce vrea ?... »
… « Cine’i, unde’i si ce vrea ? » (ghicitoare-devinette)
Luna’i plinà, noaptea’i neagrà
Cade, se ridicà, cade …
Fatza’i în tàrînà toatà
Plin de viatà si de … moarte
Are’atîtea de’ndrugat
Priponità cu privirea
Se înclinà si sopteste … Nu aud …
Ce bine’ar face sà se prindà si cu mine
Din cei timpi cu cea dreptate,
Si se’nclinà. Iar sopteste ;
… mà pàràseste, fàrà grai
Poate doar o amintire
Pe ràboj un semn d’iubire
Pe ràboj un semn de chin !
Avril 2009
Cernay la V.
Ma vie, une suite sans fin de chambres et antichambres, accolées ou superposées, arrondies, parallélépipédiques ou sphériques, bien éclairées ou en pénombre totale, aérées, parfumées, et chauffées, ou au contraire, caricatures des appartements « wagon » construits avec grand succès au début du siècle…
Je veux raconter, tout raconter ! Restons sincères et dans le cadre de l’acceptable, cette course vers une sorte de vérité je la veux comme une image de marque à tout jamais.
Moi je suis un pion, un simple pion sur la grande table d’échec ! Si je me fais mastiquer par la reine ou par le fou, pour moi, la mort est la même … je vis lorsqu’on me dit de vivre, je respire seulement avec une haute autorisation, je meurs à la commande !
Parfois je fais semblent de me révolter pour montrer aux autres que j’existe, (ou pour me montrer à moi-même ?) ou pour marquer l’appartenance à un groupe ou à un mouvement de pensées que j’espère assez important pour le soutenir … il y a deux semaines j’ai découvert qu’appartenir au groupe formé par ceux qui ne mourons pas DEMAIN, est une très bonne nouvelle !
Mais … …
Où est la fenêtre ouverte vers la nuit profonde ? Elle laisse pénétrer dans la chambre d’hôpital seulement le sifflet triste et pleurnichard d’un marfar (train de marchandise) lointain ; la chambre est trop petite pour que je puisse développer mes douleurs et surtout me craintes …heureusement La Main est à côté ; elle chante « vécérnîi zvon »
Où est la fenêtre qui donne sur le port de Constanta? Le grand bateau rouge ? Et madame Katz qui arrondi ses fins de mois avec un faiblard loyer négocié avec les riches qui ne sont pas riches …
Août 1988
Destination Bughea de Sus (de Jos ? je ne me rappel plus…).
Ma Dacia 1410 Coupé blanche, longe l’autoroute 1, (1, car elle est unique) puis elle attaque sans crainte les serpentine serrées qui se faufilent entre villages valaques, appauvris mais propres, parsemés entre les champs de sonde pétrolière. Le vent caresse les squelettes noirs salis par des couches successives de goudron épais qui bourgeonne autours des engrenages en mouvement continu et monotone.
Scîîîîrtzzzz, scîîîîîîîrtz !
La route est parfois surplombée par des cadres ou semi cercles en bois sculpté ou en fer forgé, mini arcs de triomphe dédiés à la victoire du socialisme (enfin !) dans tous les domaines
d’activité ; ils sont ornés par des énormes marteaux et faucilles, le plus souvent peints en rouge sanguin ; ce n’est pas, de toute évidence, pour se souvenir des millions des victimes tuées, torturées dans les geôles communistes. Hésitation devant chaque carrefour mal signalé ; puis « votre destination est proche », puis « vous êtes arrivés » ; « tout le monde descend ! »
Chaque calque a son personnage, son histoire, mais toujours le même décor. En superposant la multitude des calques qui se pressent de rebondir dans ma mémoire, je détruis l’élément « temps », en sauvegardant seulement la dimension « lieu» que je développe, que j’embellie.
Les silhouettes se succèdent, elles montent main dans la main et yeux dans les yeux, Golgotha sans pouvoir ni vouloir prévoir la descente ! Elles empruntent le sentier qui traverse le jardin en friche, montent les quelques marches du pridvor et s’arrêtent quelques instants devant la porte. Les bras au long du corps. La tête baissée. Comme pour se requérir. Les bruit de l’herbe qui pousse, des fleures qui s’ouvrent et des insectes qui les survolent réchauffent l’air qui monte aux cieux dans un trémolo qui déforme les contours et qui estompent les couleurs. Quelque part, pas loin, un essaim prends forme et se déplace en formation d’attaque vers une destination aussi vague que sécrète.
Quel dommage ! La mémoire sonore des lieus n’existe pas… devant cette porte on aurait pu entendre tant des bruits, de chuchotements, de frases sans fin, ou jamais finies (ce n’est pas la même chose…), des prières multe fois répétées (gata, gata, gata !), des promesses jamais tenues, ou « simplement » des très difficiles questions posées par des yeux en larmes …
… « Pourquoi ? Seulement par curiosité ? »
… sans pouvoir donner la réponse ! Les mêmes yeux préfèrent ils, peut-être, ne jamais entendre la réponse ! La distorsion du corps dans un plaisir trop mal simulé rime très peu avec la sincérité des larmes qui coulent entre les seins fatigués de solitude ; une par une, elles se font englouties par le drap froissé en longue attente pour la blancheur oublié ! Les talons se débâtent comme pour trouver une marche pour pouvoir remonter le temps. Pour tout recommencer ? Pour rien changer ou au contraire ?
D’un seul coup, la silhouette arrête de bouger ; elle a tout compris .Un rayon timide de lumière pénètre entre les barreaux rouillés et lui montre l’endroit précis ou elle doit s’agenouiller. Les bras et la tète très en arrière, la bouche entrouverte bois mes mensonges …
Trop de mensonges d’un seul coup ; en haletant, seulement les yeux roulent dans des orbites rougeâtres ; elle manque d’oxygène… les pupilles énormes, ses yeux implore ! Trop de soumission m’empêche de lui accorder la pitié ; non, elle n’aura pas la vérité qu’elle cherche ! Plusieurs vagues de frisson lui traverse l’esprit et les os longs, et avec les dernières forces elle se donne la mort …moi, debout je regarde sa disparition et je savoure sans plaisir, la victoire !
Juin 2009
Cernay la V.
… en murmurant ces sentences avec valeur d’axiome, une vieille dame longeait l’ulitza (petite ruelle de campagne) poussiéreuse ; ses regards fugitifs montraient l’angoisse qui l’accompagnait en même temps que les aboiements sans haine des chiens heureusement bien enchaînés ; les lambeaux de tissus gris, sale, décoloré par le temps et le soleil, avaient du mal à couvrir son corps tuméfié des coups du sort ; chaque bosse, chaque saignement, chaque douleur racontaient une mauvaise rencontre, ou une bagarre, ou un regret tardif, ou une erreur judiciaire … chaque point douloureux de son corps était un témoin de la méchanceté des gens et de l’injustice infligée ; ses pas hésitants se faufilaient au long des encloîtres délabrés, accompagnés par les pierres et les morceaux des bois jetés plus ou moins maladroits par la shleahta (groupe bien organisé, structuré) des pourradeï (enfants tziganes) qui lui courais après ; les enfants, avec leur jugement simple et primitif, le résultat plus tôt d’une intuition que d’une réflexion, ont compris sa faiblesse, sa vulnérabilité et donc ont décidé sa mise à mort ! Les projectiles touchaient de mieux en mieux leur cible et chaque fois la victoire était soulignée par des cris de joie; chaque fois que la douleur réussissait lui arracher une grimasse, les cris étaient encore plus forts et ils trouvaient le paroxysme en voyant le sang faisant surface à travers la crasse et les larmes. La vieille dame avec les pas de plus en plus rares et petits, poussait lentement un landau tout neuf, tout beau, en contraste avec tout ce qui l’entourait ; son rouge vif était orné avec des dorures baroques et grosses roses blanches en relief ; à l’intérieur du landau, un sur l’autre, quelques souvenirs, lourds, difformes, intemporels, inodores, couverts par un tischleiffer brodé comme une prière amené à sauver une âme !
Aout 1988
(suite) Bughea
Dehors, en contraste avec l’obscurité intérieure, les flèches incandescentes du soleil transpercent la peau qui suinte un liquide salé - sucré idéal pour attraper les regards des abeilles.
L’ouverture de cette porte écaillée, autre fois d’un « vert asperge », se fait lentement avec des grincements dignes d’un événement beaucoup plus sordide que celui-là. L’odeur de « renfermé » profite de la porte enfin ouverte pour s’échapper et se diluer dans l’air frais et propre de campagne sous Carpates. La lumière tamisée par le feuillage dense du châtaignier caresse les corps qui s’allongent soumis sur la tcherga de laine vierge ; ses fils durs pénètrent dans tous les plis de la peau et la douleur commence faire partie du jeu, encore un petit élément inattendu dans ce havre présumé sans surprise sensitive.
Juin 2009
Cernay la V.
Pour la première fois, j’ai voulu mourir avant Elle …
Pour la première fois, je ne pensais pas à moi, je me plaçais dans un monde ou mon rôle n’existais pas ; n’existais plus ; scénario difficile à imaginer …
Septembre 1981
En traversant La Place de l’Université, le kilomètre zéro du pays, un sentiment de voyageur eternel m’envahi ; je le fait chaque matin, et chaque fois la même ENVIE d’évasion me domine ; je ne peux et je ne veux pas lutter contre … …
Attente devant le feu tricolore ; attente que les participants au trafic, démarre, « comme les mouton à la bergerie », lorsque l’enclos s’ouvre. Dans la fumée des pots d’échappement, je me rappel…
…je me rappel comme multe fois, étant enfant, dans le train qui m’amenais invariablement vers la côte de la Mer Noire, je vivais un étrange désir ; le train traversait des villes, des villages, croisait des route des campagnes ; en regardant la queue de camions, carrosses et rare automobiles qui attendaient sagement derrière la barrière, le nez collé de la grande vitre du compartiment (e pericoloso sporgersi), j’avais un seul et même rêve: trouver la force occulte nécessaire de tout geler; vivre dans un monde figé , sans vie mais si vivant car il y avait une vie derrière et une autre vie ,longue ,très longue devant, la plus intéressante car inconnue, palpitante même dangereuse ; avec un geste magique, le train s’arrête, je descend et je pénètre dans ce monde situé de l’autre coté ;
une fois descendu de train, la vie reprend, le tumulte et réel ; la vie continue; je vis avec ceux qui attends que la barrière se lève, je me promène dans les ulitzas poussiéreuses et dans les jardins verdoyants et bien rangé ou la femme paysanne ramasse les tomates ;devant la maison, un vieux, la paume corniche (streasinà) devant les yeux , se protège contre le soleil battant ; comme ça il peut scruter tranquillement les rares passants ; échange court de formules classique de salut, agrémentées pour les copains par quelques mots plus ou moins coquins ; le dispensaire n’est pas loin ; une par une passe la dentiste, la pharmacienne, la pédiatre , le quatorze sages femmes ou infirmières, la femme de ménage ,et nea Nae , le cocher, dernièrement monté en grade de garde de corps.
Après une certaine hésitation je m’arrête devant ce brave gaillard ; il me sert la main et il me fait signe d’entrer…
(La peau de sa main droite me rappel les histoires de ma mère qui, dans les années quarante cinq, coupait des bois à la hache pour avoir des ampoules aux doigts ; pour donner l’impression des mains d’« ouvrière » ; la peau fine et blanche était mal vue, signe d’« ennemie du peuple » donc passeport difficile à éviter pour un viol collectif ou une balle dans la tête… c’était les temps de « davaï ceas »)
J’ouvre la porte de son « bordeï » :
Une vieille femme coupe la roue de màmàligà avec une ficelle ; je prends ma part et je la jette dans le lait frais, très frais ; le sfîrîit, brutal réveil, me replace dans le wagon C.F.R. , bercé par les tika-tak, tika-tak des roues
… … une fois le kilomètre zéro derrière moi, mes pas me conduisent devant la grande porte multiséculaire de l’hôpital Coltea ; je la pousse, je traverse le hall blanc (forcement blanc, tout est blanc ici) et froid. Le soleil qui se lève au dessus du palais Sutu, projette sur les dalles du couloir l’ombre de la croix dressée sur le toit de la chapelle des Brîncoveni, située juste devant l’entrée (chapelle par miracle échappée à l’épuration communiste). Je fais un détour, je ne peux pas m’archer sur la croix, même si c’est seulement une ombre, je me signe avec la langue sur le palais et j’accélère les pas (c’est mal vu de te signer sut ton lieu de travail). Mais mon élan est vite freiné par une silhouette qui surgit de nulle part ; c’est elle, je l’attendais ; sa présence m’étais nécessaire comme prétexte pour changer de cap. Elle se plante devant moi, me regarde ; les mêmes yeux qui, il y a huit ans, regardaient sa mère allongée inerte dans le couloir; la main droite qui caresse le coude gauche avec la même fidélité fébrile … cette fausse fragilité qui t’appelais, t’obligeais presque de courir vers elle, de secourir cette peau trop blanche, ces yeux trop beaux cette respiration haletante ; c’était les chants destructeur des sirènes danubiennes …
« J’ai oublié te dire…», commença-t-elle mais très vite elle oubliait c’est qu’elle … a oublié de me dire. Les yeux parlaient ; le frisson de tissus accrochés sur les collines de son corps est rythmé par les battements de mon cœur. Elle me prend la main, s’allonge sur les dalles froides, puis elle écarte les bras et se superpose sur le signe de la croix toujours présent. Elle veut fermer les yeux, mais non ! Je l’oblige de les ouvrir, de voir, d’entendre. Je fais défiler devant sa mémoire les bonheurs et les malheurs de ces dernières années. Je lui offre une belle coupe de cristal pleine de regrets et d’espoirs ; je ne lui dis pas la vérité ; je ne lui dis pas que tout est un prétexte ; tout est une manière de vaincre la faiblesse, de me donner du courage pour changer de cap…
1 janvier 1984
Piazza Obor
« Ma Ma, nu pleca … »
Mes pas se traînaient dans la motchirlà (la gadoue) ; la tête haute, les épaules en arrière, sa silhouette sculpturale dans le cadre de la fenêtre du première étage, ne bouge pas ; sa main gauche soutient le sein à moitié dévêtu, comme pour soulager une douleur; sa main droite caresse machinalement, absente, la petite tête blonde qui a oublié pour un instant de penser à son père et à la tablette de Toblerone promise. Ses regards innocents sont figés sur la robe noir et mauve de sa mère ; mouillée par les larmes, elle se colle sur la peau ; entrouverte, elle laisse entrevoir des choses que le petit garçon ne comprend pas ; il comprend seulement qu’il ne fallait pas les voir, quand, avec un geste rapide, désordonné, absent, sa mère remet en place les plis du tissu usé. Il profite que sa mère l’ignore de nouveau et qu’elle regarde encore et encore les traces que mes pas ont laissées dans la motchirlà.
« Ma Ma nu pleca » elle murmure de nouveau, sans faire attention à la main que son fils glisse sous sa robe ; elle pense à mes dernières caresse ; ce qu’elle sent maintenant se ressemble tant … elle s’ouvre aux souvenirs qui se glissent, qui l’envahissent, qui la pénètrent…la
brulure fend son bas ventre vers le haut, jusqu’au menton qu’elle soulève fière ; fière de souffrir , de faire souffrir, de traverser la souffrance qui lui colle à la peau comme une deuxième chemise , d’être là , aujourd’hui, demain, pour toujours ; dans dix ans, dans vingt ans, elle pourra raconter à la tête blonde, comme on a tous souffert, comme la mort et l’amour sont entrés le même jour , en même temps, par la même porte. (Ma mère est morte, me dira t’elle) .Elle pourra raconter comme la première nuit sans moi est tombée sur les tilleuls qui ont tant vu, tant entendu. Comment s’appelait la vielle voisine au deuxième ? Elle pourra lui raconter aussi ; elle aimait tant vider son sac devant elle ; tant des soucis, des incertitudes, des plans, d’angoisses…Le petit garçon a envie de poser des questions ; il a très chaud ; sa mère aussi ; il essuie sa main mouillée sur la couverture du lit à peine refait à la hâte, après mon départ ; ça suffit pas, il doit laver ses mains «Laves tes mains » dit sa mère ; sous la douche, leurs regards et leurs bras se cherchent et se retrouvent dans le même album de photos jaunies avant le temps, et milliers des images défilent sous leurs yeux en larmes ; en sortant de la salle de bains Ma Ma couvre son enfant avec un soupir lourd ; à quoi pense t elle? À mon départ, ou à quoi elle va donner ce soir à manger à l’éternel et grand masturbateur ?
Je ne saurais jamais !
Les traces dans la motchirlà prennent le symbole d’un alphabet à nous deux, qu’à nous deux, avec le seul but d’écrire notre histoire, nos impossibles, nos douleurs, nos cris d’espoir ; le bonheur de tant de découvertes … le malheur de tant de surprises… le mal qu’on a fait aux
autres s’est transformé dans leur bonheur ; le bonheur qu’on s’est fait , s’est transformé en malheur, trampoline m’aidant à mieux se lancer vers le bonheur suivant ,plus vif, plus vrai, plus lucratif (…) que tous les autres bonheurs que mon cosmos a pu connaître.
Ma Ma … nu pleca
Si aM plecat !
La belle coupe de cristal… maintenant comprend tu pourquoi tu l’as eu ? La belle coupe, ou peut’ elle gésir maintenant ? Dans la gadoue de quel sentiment inexplicable, dans la motchirla de quel pays lointain que je ne verrai jamais ?
Décembre 1957
Les chants des vents sur les corde des arbres, pimentés par les aigües des oiseaux que je connaîtrais jamais leurs noms ; qu’elle est magnifique l’âge lorsqu’on se pose la question si c’est l’arbre qui fait le vent, ou au contraire, c’est le vent qui bouge l’arbre (vîrsta întrebàrilor…nu mà mai joc cu pàpusica seara). L’âge lorsque assis sur la luge, la terre est si proche, le ciel est si loin… l’impatience qu’on ne cache pas de grandir, de vouloir s’approcher des nuages. La neige cache facilement le trottoir de vis-à-vis et les distances sont plus longues. Le bonheur d’avoir toujours une main pour m’aider, pour me caresser, pour s’arrêter simplement et se reposer sur ma tête.
A la gare, les trains semblent des monstres ;les grappes humaines restent en équilibre instable accrochées sur les corniches rouillées ;la guerre n’est pas loin ; la pauvreté n’est pas seulement un souvenir ; les pas des troupes d’occupation passe toujours sous mon balcon, associés à l’odeur d’O-di-kolon ( eau-de-Köln), que les femmes des officiers Rouges prennent comme prise de guerre pour se faire mouiller de tête aux talons.
Habillé avec un spiel-hosen (barboteuse) bleu aiguayé par un grand nœud papillon rouge fortement amidonné je traverse cette période en essayant de trouver un bon ami pour « faire » les lacets à ma place et pour m’accompagner au petit coin.
Les moments de grande dignité passés chez « Madame » sont loin ; la bas, habillé en costume, avec une cravate en soie, je prends les premières lésons d’élitisme. Les heures d’éducation musicale, les octaves et les solfèges, ne me manquent pas, mais les portatifs et les clés vont réapparaitre souvent dans mes visions surréalistes symbole de l’appartenance à un monde que j’estime convenable, à ma famille, symbole avec la force d’une racine. Cette image va revenir, elle aussi, souvent, sous une forme ou une autre. La racine, signe de continuité entre le passé, d’où elle trouve la nourriture, et l’avenir, vers le quel le tronc se dirige.
Le départ, le moment lorsqu’on a peur de noir, l’arrivée, le moment lorsqu’on a peur de perdre la prothèse dentaire dans les toilettes …
En amour il y a que le début et la fin qui conte ; la farce est toujours pareil. La vie tout à fait le contraire ; entre le début, tout en douleur et la fin, tout en tristesse, le reste est toujours différent,toujours autrement que prévu ; mélange de surprise, un imprévu pas toujours positif, parfois si négatif que la fin est le soulagement tant attendu…
Chaque jour me dit, je me souhaite plus tôt, que je suis à mi-chemin, qu’il y a tant de choses encore à vivre, à raconter, mais en même temps, il y a des moments lorsque j’ai peur que ce virage serré sera le dernier, que chaque battement de paupières est le cri de la mort. Parfois j’aime croire être bon, positif, responsable, compréhensif, créatif.
Être bon, dans l’absence de la bonté des autres, présumée ou réelle ; possible mais pas crédible…
Compréhensif ; non, jamais !jamais envers l’inutile, l’inacceptable, le négatif gratuit et ordinaire…
Pendant les mariages afghans, les mariés sont couverts avec un drap et sous le drap, les amis, la famille, leur donnent un miroir. Pour quelque minutes, à l’abri des regards, les deux mariés se reflète dans le miroir et se demandent se qu’ils voient…chaque un dois dire la vérité, chaque un dois faire part de sa pensée, la plus profonde, la plus intime. Quel bon exercice ; une si difficile analyse de soi même, devrait être un exemple et suivi plus souvent. A faire en couple mais aussi en solo !
Accroupi sur une plage d’herbe d’une petite clairière à la base de la colline d’Ivanos, prés des champs de Nachmann, un tzigane russe chantait son « Dor » (amour douloureux ; amour dans l’absence de l’être aimée, manque d’amour…bref de l’amour à toutes les sauces…)
Ah devusca, focu’ti trecu prin sita timpului si strajà veni pe gîndurile mele ; ah devusca maia, mî pîcimu ? Tine’ti suferinta si pîrjolu’, doru’ de ducà si prigoana viselor ; màduva oaselor tale, amarà’i ca fierea si visul îi negru ca cerul gurii cîinelui turbat ; mîncà’mi gura fragà coaptà ; ti voi mînca suflet si liniste, vei dormi pe durere si vei visa sînge.
Ahhh Devoushka, le feu de ton âme traverse le tamis du temps et viens garder les flèches de mes pensées ; ah Devoushka maïa, mî pîtchimou ? Gardes ta souffrance et la braise de tes fantasmes, les envies de fuite et la chasse de tes rêves ; la moelle de tes os est amère comme la bile et tes souvenirs sont noirs comme le palais du chien enragé .manges ma bouche, j’ mangerai ton âme et ta quiétude, t’ dormiras sur la douleur, t’ mangeras soupirs et t’ rêveras du sang. Sur les talons de mes boots, mes doigts trouvent le rythme qu’emballe mon cœur. Sur le fond sonore de tes taffetas rouges et verts ; la roue de tes jupes tourne et fais tourner la terre entière ; sur cette roue j’aimerais être crucifié ; sur cette roue j’aimerais mourir dans les tortures les plus atroces… le rit du condamné, le bonheur avant d’être écartelé sur la place publique.
Ahhh devoushka maïaaaa !
August 1988
Cartierul Armata Poporului, Strada Ràzoare, Nr 101, Bloc D, scara III, etaj 12, ap. 222, Bucuresti sector IV România cod 70777 ; ascensor în panà !
Zic un « sàrut mâna, domnisoarà » în fugà, la femeia de servici a blocului, care se afereazà în fata unui stergàtor de picioare foarte uzat ; sà faci impresie bunà nu poate sà aducà decît bine, în special cînd « joci în deplasare ».Pe usa de la intrare troneazà un afis mare anuntînd prezenta în curîn, pe marele ecran, a filmului « Bumbesti-Livezeni » cu Iurie Darie si Viorica Tastaman, în regia lui Radu Boruzescu. (…)
Urc treptele trei cîte trei ; la etajul 11 mà hodinesc un pic, sà domolesc gîfîiala ; proaspàt odihnit mà protàpesc în fata usii ; EA mà astepta.
Silueta ei triangularà, homunculus verticalizat, cu achii în apus de soare inversat, era în fata mea, sfidàtoare si dàtàtoare de idei ; bratele lungi, dezosate, serpi imobili, se învolburau lasciv pe umeri, apoi în jurul gîtului, fular usor de primàvarà ; cuvintele erau de prisos ; ne priveam si asta ne ajungea la amîndoi ; càldura asfaltului ce se topea în jurul blocului pàtrundea în apartament si deforma aerul viciat de fumul de tigarà. Silueta dàdu înapoi, dar nu prea mult, ca sà’mi facà loc sà trec în cadrul portii, spatiul de trecere fiind intentionat prea mic, obligîndu’mà sà’i ating pîntecu’ si mamelonul stîng care împunge tesutul de pînzà topità. Faldurile albàstrii ce’i acopereau neglijent intentiile erau imobile si simetrice. Privesc furtiv la dreapta si la stînga. Antreul, bine echipat în port mantouri si cîteva perechi de papuci. Deasupra usii o cruce si o icoanà cu Sfîntu Gheorghe omorînd balaurul ; la dreapta, bucàtària, prost luminatà de un neon pîlpîitor si de o fereastrà murdàrità de aburii de ciorbà si fripturà. Chiuveta plinà de vase care asteaptà ca, într’o bunà zi sà fie spàlate. La stînga o usà închisà pe care e lipità o fotografie reprezentînd un îngeras ce face pipi, cu un jet puternic, arciform (bag samà este vorba de wc). Drept în fatà unica piesà, destul de mare si luminoasà. Tislaifàre colorate îmbràcau mobila Solca, proaspàt achizitionatà la depozitul din Chitila. Ciucuri de màtase mov spînzurau agàtati de cheile dulapului si asteptau în van sà se zbenguie în bàtaia unui curent de aer care întîrzia sà se nascà; « recamieru’ » era acoperit cu o cergà tepoasà de lînà maramuresanà.
Cînd soneria stridentà a telefonului de bachelità neagrà, ne trezii din toropealà, zîmbetul ce cunosteam atît de bine, înflorii, si fata se schimonosii de plàcere. Vorba lentà si monotonà se amesteca fàrà echivoc cu gîndurile mele, traduse în viatà încetul cu încetul ,cu o suplete fermà ce nu làsa loc la tàgadà ;aceste cuvinte care pàtrundeau în receptor, ieseau spiralate în firul ce ducea càtre cutia neagrà si demodatà , ca mai apoi sà stràbatà orele, zilele si anii, departe , tot mai departe…càtre Germania, federalà si rîvnità !
In camerà se fàcea din ce în ce mai cald ( sau era numai o pàrere ? ) si eu profitam pe deplin de încrederea contorsiunilor si de rezistenta prefàcutà a vorbelor si faptelor. În timp ce silueta se alungea din ce în ce mai mult învingîndu’mi rezistenta, oftatul ei prelung mà aspira pe tàrîmuri nebànuite. Eu puneam stàpînire pe ce’mi apartinea ; ea dàdea ce nu mai avea de mult ; vorba’mi apàsatà, fapta cu tàrie, visul cu mîndrie, dulce vrajbà, blîndà ràzbunare …
Receptorul se odihni în furcà cu aceiasi voluptate cu care eu mà îndepàrtai de plaiul mult rîvnit si acum, tocmai acum, mult avut.
Cîteva vorbe cu iz (rolant) de lavandà rîncedà, (moisie) cuvinte lipicioase ràmase spînzurate de bachelita învechità, nu mai aveau puterea sà se desprindà si sà’si continue drumul pe calea firelor ; unul cîte unul picurarà càzînd din nou pe placa încinsà a trecutului apropiat. Sfîrîit (gresiement) prelung si semnificatif ; apoi nor alb pe cerul albastru de pînzà topità…
«Se duce la spàlat cu apà càlîie », spuse EA rîzînd, si cu o miscare dibace aruncà bucata de cer în cosul cu rufe « murdare »
« Ba cu apà rece », îi întoarsei eu vorba, tràgînd usa dupà mine.
Nu i’am spus nici o datà « la revedere »
Iesind din bloc, aceiasi femeie de servici era ocupatà cu acelasi stergàtor de picioare ; « sàrut mîna » i’am spus eu în trecere, cu mult mai putinà convingere, càci stiam cà nu o voi mai revedea … nici o datà !
Novembre 2008
St.Croix
Pe peretele dinspre nord al scorburii,albit de uitare, scorojit de griji, mînjit de contradictii, unde, cu timpul apàrurà niste mici muguri ;muguri curajosi decisi sà dea viatà ramurilor vajnice …
Je regarde le mur nord de ma skorboura, blanchi par manque de lumière et écaillé par trop de soucis, taché par les contradictions successives et déformé par les inspirations d’un jour d’automne et les délires d’une nuit d’été…
Le passage inéluctable des années, laisse, dans un design parfait, les cercles cachés jusqu'à la mort des troncs des arbres ; ainsi, chaque mouvement, chaque naissance d’idée, chaque douleur d’un regard, chaque regret, chaque vague sentimentale, chaque victoire, chaque nouveau départ, mais surtout chaque arrivée, le plus petit bio courent qui traverse mon cosmos à moi, eh bien tout ça, laisse à jamais des traces dans ma skorboura.
Debout, en extase face à mon passé, modeste face à mon présent et impatient face à mon avenir, je me rends compte qu’il y a des bourgeons, des très vaillants bourgeons qui sont en train de percer l’épaisse couche de moisissure qui couvre le mur nord de ma skorboura. Ça leur fait mal, et les larmes oblongues et cristallines en témoignent !
L’écoulement au début liquide, (presque boueux à la fin) déforme tout sur son passage. Il sculpte avec maestria les alluvions entassées à droite et à gauche dans un slalom savant entre les disputes avec moi-même, lutte sans cesse contre le ridicule, victoire d’un jour contre l’éphémère invincible…
Au bout de leurs forces, avec les dernières miettes d’énergie, une fois arrivées à la base du mur, les larmes ou plutôt ce qu’il en reste, apportent ce qui formera bien tôt des larges deltas qui abriteront sous un ciel de jade, sous les battements d’ailes des pélicans, des espèces rares en voie de disparition (des rêves jamais racontés, des désirs trop audacieux, des phantasmes aplatis par l’impondérable et les lourds outilles qui dans un bruit de forge donneront la véracité aux amours impossibles, la foi aux non-croyants, la vue à ceux qui ont peur de regarder…)
Je reste assis, le dos vers la lumière que je laisse s’éparpiller sur ces bourgeons qui luttent pour la vie qui grandit.
… optimisme transmissible, très véhément et contagieux à tout jamais, épanouissement obligatoire…
Devant la lumière du feu, je manque d’oxygène et l’âme se sent obligée de battre des ailes ; le cœur bat plus vite, les paumes moites ont besoin de toucher la terre.
La lumière du feu est vite chassée par la lumière de l’eau.
La bataille se déroula d’après des règles strictes et peu connues (… ?) ; elle fut longue, sanglante et finira dans un vacarme d’une Vraie procréation !
Accroché d’une branche, un immense cétacé pendouillait arythmique avec indifférence et me regardais avec ses yeux de mort. Hideux dans sa putrescible immobilité, trop triste et répugnant dans l’immensité de son odeur fétide et disgracieuse comme seulement un corps sans vie peut être !
Ses yeux de mort… Ils sont si graves ; dans leur rétine j’ai pu lire des slogans politiques (lozïnka) affreux. Dans les combles humides de la grande synagogue de Moscou, ils sont (mal) traduits dans toutes les langues ; ils sont aussi capables de prévoir la vision paradisiaque de la plus laide société que l’humanité a pu créer !
Sur une autre branche, tordue par l’higrassié (moisissure très humide et sale), un rêve s’accroche au passé qu’il prend pour l’avenir. Voici son histoire : 32 janvier 2513 - il est noyé dans le marc des soupirs à multe échos, mais il se débat et à la fin il arrive à faire surface … il ne faut pas confondre les sables mouvant de la vallée Orinoco avec les pétales des roses fraîchement cueillies dans la vallée de Maritza … une fois l’équilibre retrouvé il commence à fredonner « Asa începe dragostea » (« voici comme l’amour commence »)
Nourrit par ses propres arguments (Ineptzia), il grandit, retrouve l’harmonie et ne pense qu’à lui-même, à son corps de plus en plus tentaculaire … puis à son âme et à sa force de persuasion. La lutte sera rude ; le plus difficile est de se convaincre soi-même. Le reste, un jeu d’enfant ?
Des mois et des mois vont passer avant qu’il ne comprenne qu’il est né trop… tôt, beaucoup trop tôt !
Une nouvelle lutte commence ; d’adaptation à son temps, son époque, avec ces bruits et odeurs et ces silences… la solitude lui apporte le froid il essaye de se réchauffer devant le miroir avec ses propres regards pleins d’amour envers soi même ; il se prend dans ses bras et s’administre une berceuse.
Sa rêverie n’est autre qu’un exercice de style, un jeu de métaphores un mélange de souvenirs et de désirs jamais réalisés, de longs discours tenus devant la foule et des mots jamais prononcés, ni devant le miroir.
Mais aussi des gestes mille fois répétés et savourés et comparés à l’immobilité créative de l’esprit
Des bras et des torses figés, entrelacés, incarcérés dans des contorsions grotesques. Des soupirs se prélassent lascifs comme des taches sur la main qui serre fort, très fort, une cheville inesthétique… ; des paroles sans sens coulent symboliquement d’une bouche trop approchée d’un coude luxé ; les cervicales trop raides chantent un psaume de plaisir au contact d’un dos cabré. Dans cet amalgame, le rêve se retrouve,
Il est de nouveau lui-même, adapté à son ère, sa volonté est de nouveau parmi nous, prête à nous faire profiter de toutes ses qualités incontestables.
Avec sa main désossée, il prend une feuille blanche, et sûr de lui, marque en haut de la page la date et puis, en gros, le titre « PLAN B ».
Sur la troisième branche, dans un équilibre très instable, une piste de danse aussi verte qu’une table de billard et aussi grosse qu’un Stadion vide …
Une lumière bleutée et crue la balayait ; les voilà … les danseurs, les deux danseurs, ils sont là, seuls, entrelacés comme s’ils faisaient un seul, vifs, crédibles, émouvants…
Lui, habillé en Coco Chanel avec des bretelles rouges pendouillâtes jusqu’aux genoux ; le jabot, vert fenouil, en contraste avec les boutons de manchette couleur cerise-ecrasée, bordés par un filigrane plastifié, nacré. Dans le contexte, le blanc de la chemise en soie est fade, ennuyeux, presque révoltant, rappelant une tache de marmelade bulgare sur la Victoire de la Samothrace. Les chaussures, sans lacets avec des talons en verre. Sur le dos, en lettres fluo est marqué « I love the milk !»
Elle laisse sa tête tomber en arrière ; son regard, flèche partie vers qui ? Vers ou ? Trace un portatif virtuel sur le quel s’accroche les fruits de l’imagination ; de mon imagination ! (voir «fenêtre helvète» www.skorboura.com ) le tissu transparent s’accroche ou il peut, pour ne pas tomber ; les plis se suivent s’entre aident, et puis s’étalent sur la plage brûlante des cuisses, en imitant sans succès les vagues d’une mer agitée …Leurs coins sursautent en découvrant des zones interdites. Les yeux audacieux sont vite punis pour leur insolence par des souffles d’air brûlant qui brisent les iris, brûlent les paupières !
Lui, avec sa longue trompe gluante et sans vergogne, après avoir redressé sa mèche grisonnante l’entoure avec tendresse et patience. La tendresse de l’araignée ; la patience du bourreau sûr de l’inéluctabilité du dénouement. Oui, il attendra avec un regard gourmand la fin de la danse pour la dévorer parole après parole, soupir après soupir, regard après regard. Et à la fin du festin, lorsque d’elle ne restera que le corps et l’âme, et bien, alors, lui, en ruminant tout ce qu’il venait d’avaler il va s’étaler sur la table de cuisine ; les couteaux longs et aiguisés sortiront de leurs étuis, un par un, et trouveront en vibrant leurs cibles… leurs vibrations, hymne de la mort, l’au-delà tant aimé, tant désiré !
Le sang giclera incolore et inodore des veines blessées
… Sa vie fut courte, fut remplie, comme il l’a voulu…
Je regarde le mur nord de ma skorboura, blanchi par manque de lumière et écaillé par trop de soucis, taché par les contradictions successives et déformé par les inspirations d’un jour d’automne et les délires d’une nuit d’été… trop compliqué ! Trop de juges et aucun avocat …
Juillet 2009
Le soleil et la lune cohabitent sur le ciel pour encore quelques minutes seulement; bien tôt les deux astres se séparerons ,et chacun va prendre sous tutelle sont territoire attribué ; moi, seul, à ma fenêtre je savoure l’odeur de tilleul et de « reine de nuit » qui pénètre dans mon odorat émerveillé et mes souvenirs à jamais ; ces jours ci, la foudre est tombé souvent prés de moi, si prés que je réalise que je ne peux pas la fuir ; il faut seulement prier qu’elle tombe à côté … les cantiques orthodoxes montent aux cieux où les dieux sont à leur écoute, mais leurs décision n’est pas encore prise …ils réfléchissent ! Qu’ils réfléchissent vite !
Janvier 1970
(Ton corps, adresse inconnue …
Tes larmes, l’eau qui donne la vie ; le verre de droite.
Tes sourires, l’eau qui donne la mort …) ; le verre de gauche.
Aout 1962
Je n’entends pas les pas, j’entends seulement leurs échos qui flottent au dessus de la vallée de l’Olt à Cozia ; ils frappent les montagnes puis les voutes des nuages en sautant d’une berge à l’autre provoquant des étincèles et des symphonies qui éclaircissent le ciel et mes souvenirs lointains …
Je n’entends pas les paroles, j’entends seulement les courants d’air des lèvres qui susurrent aux oreilles ce qu’elles voulaient entendre …
Les pas s’étendent …
Les mots s’effacent …
Les eaux propres du Motru se déversent dans les eaux sales de l’Olt. Je trouve la fente entre les deux eaux et je cri. Et mes cris fendent la vallée d’un coup ….Les montagnes s’ouvrent et les vagues s’éparpillent en arrosant les racines ivres de forces nouvelles et les fleurs fanées de mauvais augures. Les ombres des voïévodes se faufilent entre les pierres noircies, heureuses de pouvoir être invisibles devant ceux qui ne mérite pas les voir.
Juin 2009
St. Paul de Vence
Sur la plage de Cap Antibes, une très vieille dame, très vieille, très bronzée et complètement désossée ; les plis de sa peau tiennent debout seulement grâce à l’amidon du vécu et survécu et aux baleines des cols des chemises de ses défunts maris. Elle marche avec des pas irréguliers en longueur et cadence, à l’aide d’une canne noueuse et noire qui me rappelle la canne de sénateur de mon grand père.
Elle n’aime pas le soleil. Ni la mer, ni la chaleur. Elle aime se montrer. Telle qu’elle. Elle aime surprendre les regards étonnés des jeunes ou moins jeunes surpris qu’elle puisse garder son orthostatisme précaire. Les « beaux » s’étonnent d’une telle mocheté ; les « moches » sont contents que plus moche qu’eux existe ; tout le monde trouve son compte et tourne la tête pour pouvoir penser à autre chose. Pas moi.
Je prends la très vieille dame par la main et nous faisons quelques pas ensemble. Sa suffit largement pour qu’elle me raconte sa vie. Le fait elle vraiment ? Ou tout ça est le fruit de mon imagination ? Elle me parle d’un gastropode avec une hypertrophie cérébrale et d’un balayeur à monocle qui, ensemble, se rendent chez moi pour m’apporter une petite poupée ; blanche, très blanche, dysmorphique, avec des séquelles évidente de poliomyélite, habillée d’une robe longue, plissée, avec des innombrables petite roses rose collées dessus … elle me regarde à travers ses lunettes de bakélite noire sans savoir si elle dois m’aimer ou haïr ; bientôt elle va opter pour la dernière variante ; un Rivenson interposé , sa sœur communiquera la sentence de mort par oubli …
La sentence de mort par oubli…
Si souvent prononcée, trop souvent, elle fait mal … à mourir! Pas trop tôt, jamais trop tard, au milieu de nulle part une voix ordonne de s’agenouiller; autres voix, feutrées, plus lointaines, fredonnent des psaumes envoutants ; un souffle chaud, vent de désert, s’approche en brulant la nuque du condamné, les mains ligotées au dos, les jambes engourdies, les yeux perdus dans les orbites gangrenées. Avant d’avoir le temps de sentir la peur s’approcher, on meurt par l’oubli des autres.
August 2008
(Exercices memo-techniques en 4 actes ; deux premiers en roumain, les deux derniers en français !)
Am fost plàmàdit din dragoste si inconstientà, din nepàsare si necunoastere, din tact si extremism, din vis si insomnie.
Am fost fràmîntat cu aiazme de tei si de regina noptii, în ritm de cizme si zgomot de taftale prost càlcate ce treceau adesea pe sub balconul din strada Barbu Delavrancea Nr. 25, Raionul Vasile Roaità ; deasemenea stropit de cîteva lacrimi.
Cînd aluatul a fost gata, a început asteptarea. Asteptarea a trei generatii ce se càlcau pe picioare în 20 m².Asteptare subliniatà de zgomotele zilei si noptii si de mirosurile làmpilor cu gaz ce afumau din cînd în cînd peretii si balonul de apà caldà ce încetase sà functioneze di’nainte de ràzboi.(repede, fileazà lampa !) O asteptare activà, un soi de dansuri rituale menite sà ducà la un singur tel précis : oda !odà a dragostei si reusitei, a vointei de bine si împlinire…Zile si nopti am fost exhibat mie însumi în fata a tot ce putea mà oglindi càci dragostea de mine însumi era capitalà pentru înàltarea càtre piedestalul ce mi’era rezervat (uite asa te jucam în fata oglinzii …).
In jurul meu, detinàtorii adevàrurilor absolute teseau reguli punctate de diktate sine qua non, totul cu tària si eficacitatea pînzelor de paianjen ; fileurile ce nàsteau în jurul meu mà fàceau sà tràiesc,sà mà hrànesc si sà cresc mare, foarte mare !Ele capturau toate elementele în suspensie în jurul meu si care erau, probabil, necesare dezvoltàrii armonioase a sufletului ;corpul ,carcasà putin utilà, trecea pe planul doi sau trei, în orice caz , am fost làsat sà descoper singur la ce foloseste …Treptat, imagini si senzatii revin si invadeazà cosmosul, mà impregneazà de greutatea lor, de semnificatii de mult uitate, mà fac sà fiu ceea ce sînt, completeazà cartografia ràdàcinilor ce sînt ancorate mult mai adînc decît credeam. Ïmi descoper valente multiple, îmi descoper dorinti si mijloace de le a realiza, trezesc vise si inhib temeri !
20 august 2008
Imi aduc bine aminte de o gràmadà înaltà si coloratà ce se înàlta pe un cîmp în fata casei ; erau aici strînse amintiri, o bicicletà « Diamant » made in DDR, gînduri disparate, vise, un portofel din piele roasà la colturi continînd o bancnotà de 1 leu, trei pàreri de ràu(*), multe, foarte multe bucurii, o trotinetà cu frînà, amintirea durerii, întrebàri ce n’au gàsit niciodatà ràspuns, statuia lui Barbu Delavrancea, înmormîntarea unei colege moartà de frig în Bucegi …
Imi aduc bine aminte de dezamàgirea în fata evidentei ; vîntul miscà copacii, nu copacii vînturà aerul …
Imi aduc bine aminte de plimbàrile pe lacul Heràstràu înghetat bocnà, si de lectiile de botanicà si zoologie a unchiului Ionicà ; cu el am aflat cà màciesele se mînîncà si am învàtat numele atîtor pàsàrele cîntàtoare (pe loc uitate) Plimbàrile erau lungi si pline de continut dar întoarcerea era atît de mult asteptatà ,îcununatà de masa de prînz duminicalà :supà de gàluste,în care pluteau de asemenea douà ,trei ouà prospàt extrase din gàina decapitatà de tata în spatele curtii ;fripturà de pui ; minciunele…
Orice bunàtàti aveam în farfurie ,gîndul mà îmbia sà visez la altele :Màmàligà cu brînzà si smîntînà,somn cu maionezà,piftelute de tot felul,ardei umpluti cu cas si verdeturi,gàluste cu prune, rosii umplute cu salatà de vinete, cremà de socolatà sau de làmîie,ouà umplute cu maionezà, ouà românesti,spanac cu ouà, , poale’n brîu, imambaldî, tort de socolatà, clàtite cu dulceatà, frigànele cu mazàre, mîncare de gutui, salatà de ardei copti, ciulama, tobà, ràciturà de cocos, pilaf sîrbesc, pascà sau cozonac, muràturi, musaka, ficàtei de pasàre si multe,multe altele …Mai întîi… …dar mai bine , nu, sà nu le dàm nume, càci nu sînt sigur cà sînt întradevàr pàreri de ràu. Capul între umeri (umilintà), genunchiul stîng la pàmînt (rugà fierbinte), coatele lipite de corp (avînt)… cea mai bunà posturà pentru a începe lupta, a crea fraze gata sà redea simtirile ce nasc în fata ochilor închisi … e atît de greu sà màrturisesti altora ce cu gîndul nici cînd n’ai gîndit. Sinceritate totalà în fata unei coli de hîrtie ; iatà o probà nu foarte usoarà
Actul doi
Timpul trecea …
La fiecare întîi septembrie o nouà uniformà si nimeni nu uita sà’mi aducà aminte cà nu toti copii au posibilitatea sà aibe uniforme , caiete si creioane la fiecare început de an scolar ;dar eu , mai degrabà remarcam cà unii înveleau caietele si càrtile cu hîrtie albastrà , ca mine, altii aveau învelitori din plastic albastru, transparent ,sau culmea, multicolor, ca Cleja, colegul meu si fiul ambasadorului Republicii Populare Romîne în Republica Democratà Germanà…
Timpul trecea…
Mergeam adesea pe “allee” ,foarte adesea, ca sà mà scald în atmosfera de familie unità unde sàràcia nu era egalatà decît de dragostea între surori, între bunici si nepoti, între veri;mergeam sà regàsesc relationalul aprope normal cu copii de vîrsta mea,sà schimb capace si sà bat mingea ; printre coechipieri se gàsea un oarecare Kuki care în curînd va deveni un foarte zvàpàiat prim ministru …atît Kuki cît si noi àstelalti nebunatici ,din cînd în cînd loveam gardul ( gata gata sà se pràbuseascà) a domnului Barci .Atunci, el iesea si agitînd un baston noduros pe deasupra capului, începea sà ne fugàreascà cînd pe unul, cînd pe altul. Si cînd ne zburàtàceam toti pe la casele noastre si nu mai avea pe nimeni de fugàrit, astepta pe unul din pretendentii Catincài, fiica lui càrora, cu acelasi baston încerca sà explice cà el n’are fatà de màritat ; ba da, pînà la urmà Catinca tot s’a màritat ! Sîc!
… si vîntul continua sà miste copacii, si nu invers …
Lorsqu’elle commença battre ses paupières, l’odeur fétide de poisson mort s’éparpiller dans la pièce sombre et poussiéreuse. La transparence de la lucarne était réduite grâce à l’épaisse crasse devenue hétérogène par la multitude des cadavres d’insectes qui y on trouvé la mort au long des longues nuits d’été. Elle permettait, quand même, le passage d’un faible rayon de lumière jaunâtre, aussi faible et aussi mince que l’espoir d’une vie meilleure au bon milieu d’un village albanais.
Elle, dévêtue, assise sur le bois rugueux d’une chaise asymétrique essayer de pénétrer le passé qu’elle aurait tant aimé saluer avec quelques larmes… mais en les remplaçant, quelques algues verdâtres fleurirent sous ses yeux troubles, presque opaques, insensibles, immobiles, inexpressifs et impardonablement laids ! Le « sale » faisait irruption en plein milieu du « moche » et les deux se marient si bien …
Et soudain, elle tourna la tête lentement vers moi et ses regards de plomb tombèrent sur mon corps en ébullition. Ses lèvres, incapables d’articuler, distribuèrent sans vergogne un concentré de pensées, une sorte d’écume. Elle s’étalait d’une manière évidement ntigravitationnelle, sur les joux, puis sur les cils poisseux, pour que peu après, à travers les iris se faufiles dans les globes oculaires vides de tous espoir …
Actul trei
C’est dans ces termes peu habituels que j’ai fait sa connaissance ; le verlan d’une polka endiablée ; la quintessence d’un manuel de bonnes manières sur le presqu’île déserte de Kamtchatka ; le rêve prémonitoire de bien fait par l’insomniaque … quelques secondes plus tard on se tutoyer et d’une manière symétrique et simultanée, on a décidé de ne plus se séparer. Jamais !
Depuis, ses décisions sont les miennes, ses douleurs se somatisent dans mon corps, mes rêves lui donnent des ailes
Mon ombre et moi …
Nous resterons ensemble jusque la mort nous separe !
Je me rappelle cette soirée lointaine, cadre sans vie, accroché intemporel dans un monde qui refuse d’évoluer, cri que tout le monde attend sans pouvoir vraiment l’entendre car il sortira jamais. J’aime me rappeler Bughea de Sus. La chaleur étouffante planait comme une chape invisible écrasant la vie qui osait se défendre, remuant les désirs, puis les laissant sédimenter sur l’herbe jaunie et immobile. L’odeur de campagne profonde, de foin oublié sur les champs et de latrine pas assez éloignée se faufile dans les narines ivres, désorientées, émerveillées ; j’arrive à construire des tableaux, des scénarios un plus surréaliste que l’autre .Chaque histoire est le prétexte d’ouvrir la porte vers l’histoire suivante, chaîne sans fin d’une imagination à rôle prophylactique. Conscient de l’inévitable rencontre, je tourne la tête ; au début, ébloui, j’aperçois seulement une tache de feu, trop blanche pour ne pas faire mal, très mal aux yeux. Puis, petit à petit, le blanc se retire et les bords irréguliers laissent place à l’image cachée jusqu’alors. Au début estompé, hétérogène et déformée. Puis elle commence retrouver contours et vie, les valeurs de saturation prennent le chemin vers la perfection. Elle, allongée sur un tapis kirghiz, incolore et infini, caressée par la lumière mal filtrée dans les nuages abîmés…Elle, impondérable au dessus des dunes, des marécages et des deltas … contournant la fièvre de la haine de classe que son âme prônait.
Elle, seule avec des gros morceaux froissés de New York Herald Tribune qui couvrait à peine la nudité transparente, bleutée, envoûtante de son anatomie insolite, très personnelle car merveilleusement asymétrique ; la présence de quelques organes externes à destination inconnue lui donnait, disons, un air de « unbeleaveble »…
La curiosité arrivait à ses combles …
Prés, plus prés, et encore…plus prés, je sentais sa respiration, j’entendais ses projets d’avenir, je voyais ses éclats de bonheur dans les yeux et la chaleur de ses décisions de rupture me brûlait le dos, le visage… ….
… en regardant encore et encore, premièrement elle puis le soleil, et encore elle, et encore le soleil, j’ai réalisé que quelque chose manquait ….qu’elle n’avait pas … … l’ombre ! Elle n’avait pas d’ombre ! ; Son image, très claire, très nette, très vivante, était accroché dans le vide mais sans aucun signe d’une troisième dimension …j’ai réalisée qu’elle existait seulement dans mes réflexions, dans mes rêves, mes souvenirs étaient seulement de l’imagination ; structure onirique désossée de toute vérité ! Gélatine incolore, trémolo continu victime des bio courants neuronaux appartenant à a tous ceux qui lui croisent le chemin …
Que ça ?
Que ça ! Sans corps, sans prénom, sans passé ; seulement la profondeur de son regard égalé que par la force de sa foie, meilleur milieu de culture pour mes fantasmes inavouables.
Pourrais je la retenir ? Je cherche les mots, les prétextes, je trouve rien, je perds le temps et elle s’éloigne,
Reste…reste ! Elle est trop loin, elle n’entend plus, elle veut plus entendre ?…
Elle tourne a peine la tête ; sa main blanche, mouchoir dans le vent chasse l’air et mes pensées…la manche glisse lentement et dévoile un bras trop blanc et trop droit pour ne pas être un fanion servant une bonne cause, j’adhère sans hésiter à sa cause et jure être son vassal jusqu'à la mort, ça veut dire jusqu'à la première croisade.
Elle est loin, ne peut plus m’entendre
23 août 2009
Il faisait chaud, très chaud dans ce monde plein de juges et sans avocats. Je m’âpretés de monter les marches de l’échafaude. De sa hauteur je pouvais très bien voir Baba-Kou-Nàphrama ; pas loin de moi, elle venait de s’arrêter prés du puits pour se rafraîchir ses idées et ses mauvaises habitudes. Le soleil était prêt à se coucher. Ses dernières forces se dépensaient pour habiller la terre jusqu’à l’horizon dans une cape orange embellie par des ourlets rouges vifs, stridents, agression évidente pour des rétines inhabitées aux orgues de couleurs. Cette lumière d’un autre monde, donnais des gifles aux globes oculaires qui essaient de se defender par des lourds et épais draperies de larmes. Lutte inégale perdue d’avance. La vue, une fois perdue ne revenait que long temps après, lorsque toutes ces couleurs vaillantes dessaturaient en nuances des gris, de plus en plus pal …
Du haut de mon malheur je voyais très bien le puit car mes regards volaient au dessus des têtes agglutinées autour de ma dernière prière. Baba-Kou-Nàphrama éparpillait les gouttelettes d’eau fraîche dans sa bouche
Édentée en remplissant les crevasses des muqueuses ; le plaisir qui étais évident, réveillais des lucioles dans ses yeux bleus
« Liquéa, t’es une Liquéa jusqu’ou ? » j’ai lui demandé au dessus de la foule.
« Jusqu’aux cuisses » répondit-elle en soulevant sa jupe pleine des « pétéks » multicolores. » Plus bas je suis femme honnête » rajouta-t-elle.
J’ai profité de la pause « repas » du bourreau pour m’asseoir un peu et prendre avec volupté le dernier repos et continuer le dialogue avec Baba-Kou-Nàphrama.
« J’ai rêvé qu’on m’annonçais la naissance de ma fille ; pendant ce temps la, ma voiture se remplissais de boue. »
« Et alors ? »
« …il s’agît de l’affirmation de soi même et du cheminement intérieur. La fille se rattache à la vie nocturne, à ce qui germe. C’est la conception d’un but à attendre. La fille c’est l’éveil d’un projet et d’un état intérieur. En même temps annonce des difficultés provenant d’un marasme intérieur et de conflits inconscients … »
« Peut de temps après j’attrapais un rats que je projetais contre un mur blanc, trop blanc et trop vertical … toujours vivant, le rat longeais la base du mur et se faufilais jusqu’au premier trou… »
« Le rat ; son symbolisme est négatif. Il faut se poser la question si quelqu’un profite de ton énergie, peut être de tes biens matériels et pourquoi pas de … ton amour ! »
Fatigué par le poids de mes pensés noirs j’ai reposé ma tête sur la bûche du bourreau, pleinement tachées par le sang de mes prédécesseurs .j’ai réalisé toute de suite l’ironie du sort et, en sursautant, j’ai bondi pour attraper le yatagan du bourreau. D’un coup, je me suis libéré…
Une autre dimension s’ouvrait devant moi ; les sons s’estompaient, les images devenaient floues ; les contours disparaissaient, les couleurs, délavées s’en prenaient une à l’autre dans des lutes à fin incertaines, sans vaincus ni gagnants …
Détaché de moi-même j’étais en train de m’enfouir sur un rayon de lumière. Loin, aux cieux, cette lumière m’attendait pour me conduire vers le lieu de ma dernière prière …
Intraductible reverie … 00.15.12.52.
I’am închinat atîtea gînduri, pînà i’am bàtàtorit calea càtre uitarea de sine …ce poate fi mai mîndru în mîndria de sine, decît sà reusesti s’aduci uitarea, uitarea pînà la uitarea de sine …suprem abandon, supremà victorie, supremà delicioasà înfrîngere
I’am muscat într’atît surîsul copt si insolent pînà a auzit noaptea neagrà càzînd si stelele s’aprinzînd printre sori îndepàrtati …
I’am înbràtisat într’atît strigàtul de deznàdejde pîn’a pierdut timpul, relele si visele pe càrare …serpuitoare printre ani, dorinti si plînsete…a pierdut timpul crezînd cà l’a cîstigat ;a pierdut relele în confuzia cu binele ;a pierdut visele prin veghe farà de somn
I’am bàut într’atît sufletul blînd, pînà cînd viscolul, în nemiscarea lui, a … asurzit’o !
23 aout 2007
Inchin aceste rinduri tuturor acelora care sint forte departe sau prea aproape si care au uitat prenumele umbrelor
À tous ceux qui sont très loin ou trop prés et qui ont oublié les prénoms des ombres
dALI chez gAUDI
dALI, fatigué et dégoûté par tant de « faire semblant », descenda de
sa voiture (ou plutôt un carrosse), devant la maison de gAUDI où la shleahta de photografistes l’attendait tranquille (??)… suspendue par un réseau très sophistiqué, mais autant efficace de bretelles (pachéshtés moldaves) multicolores, nouées avec maestria sur un sort d’estrade construite adéquat par un bataillon ( catalan et fier d’être) à l’occasion de l’événement… le vent soufflait fort, assez fort et les photografistes pendiller (se bàlàbàneau) plus ou moins en fonction de la force du vent, mais aussi de leur propre masse, avec un mouvement brownien qui ne laisser aucune chance aux multiples tentatives de prises de vues, de surprendre les mouvements (assez désordonnés) du maître…
Ivre de sa nouvelle victoire sur le rationnel sous médiocre, dALI avança en titubant vers le minuscule portique ; gAUDI, convalescent d’une maladie aussi incurable qu’inexistante (pas parce qu’elle est imaginaire, qu’elle ne peut pas être mortelle…) ….(?), Cloué dans un bidée en céramique et sur roulettes, trouvait encore la force nécessaire de tresser ( à vie) des longues, très longues nattes à deux beautés rubénsiennes ; elles étaient prêtes à dédier leur santé, même leur vie à la mémoire, à l’éternité du grand architecte ; les nattes les
approchaient et les serraient de plus en plus dans la beauté et les douleurs ; dans la beauté, proies à une combustion sans cesse, sans échappatoire ; dans les douleurs…
Dali couvrit une des deux femmes avec la peau d’un tigre ; À l’autre, il faufilait dans sa paume un œuf noir, boui et bouillant ; le rougissement de la jeune femme, son frémissement ses contorsions seront transmises comme une onde de choc a la deuxième, puis a la peau de tigre qui la couvrait à pêne ; la tête bougeait, les yeux de verre aussi…
Dali se prélasse sur le carrelage froid et dégradé de l’entrée étroite ; ses soupirs ont eu la force de faire venir en courant Gaudi et toute sa court ; il était accompagné par trois nains (deux siamois et deux qui venaient de se faire séparer ) cette nouvelle situation rendait fous le grand architecte qui ne savait pas comment les compter ( quatre dont deux ne sont pas encore séparés ou deux dont deux … ) but what does it metter ? gaudi arrivait à apprendre chaque jour du nouveau dans le sur réalisme dalien ; le jemenfichisme chic, la nonchalance désinvolte, le mirable transgressionisme pénétraient son corps et âme chaque jour, plus et de plus en plus et trop plus de plus surplus …
Le contact avec Dali le rendait capable de comprendre l’incompréhensible et de voir l’invisible
Les nains aux yeux exorbités et les langues penduillantes, transpiraient sous le poids d’un énorme rouleau de papier ; avec des lettres gothiques, gaudi avait inscrit dessus une longue liste d’éventuels sujets hyper super sur réalistes pour Dali … l’œuf, les signes, les éléphants filiformes et en dernier … … l’armée des ombres
L’armée des ombres
Sur la table une lampe ;l’Abat-jour, jauni par le temps et par tout ce qu’il peut apporter, laisse passer difficilement la lumière donnée par l’ampoule qui rendait son âme tout doucement ; la lumière (seul élément vaillant, semble-t-il dans cette pièce ) traverse l’atmolyse blanchâtre et lourde de la fumée de cigarette qui meure , elle aussi, finalement, avant de retrouver les coins les plus éloignés de la pièce ; mais , elle arrive , quand même ,de congratuler avec des contours bruités les visages silencieux de ceux qui sont mal installés sur des chaises bizarres autour de la table
Aucun d’entre eux ne dit pas un mot ; aucun dialogue ne traverse l’espace ; seulement, quelque part sous la table, dans leur micro cosmos, un insecte malheureux cri son désespoir dans l’étoile exanguinaire d’une araignée …
Les hommes se regardent seulement et lorsque le regard d’un d’entre eux est en train de vaincre le regard d’un autre, le vaincu soit baisse les yeux soit il cherche d’un œil vif,un autre partenaire théoriquement plus invincible …dans un autre duel muet …
Qui aime perdre ?
Ni l’attitude, ni la stature, ni l’habit d’un d’entre eux ne trahirent une quelconque hiérarchie
Tous semblent être partis à la recherche d’une tête et la présence d’une chaise vide est le témoignage qu’ils ne l’ont pas encore trouvé …
À travers l’oberliht, on devine trois visages jeunes ; ils semblent être collés de cette vitre avec des nez et Joux déformés par la pression et par le froid qui tue dehors ; seulement les yeux bougent dans les orbites osseuses et asymétriques, empêchées de tomber par terre par des larmes gluantes et verdâtres ; même les paupières oublient de balayer avec les sourcils la crasse huileuse des vitres
Ils sont très, trop jeunes pour occuper une place autour de la table, mais ils ont quand même l’âge pour comprendre et pour être au courant que quelque part, quelqu’un pense différemment …
Quelque part dans la pleine-entre- deux Montagnes, se déroule (comme un film, comme un rouleau de soie, comme une feuille d’agave.. ).La lute sans merci entre les MÉCHANTS et les GENTILS. La guerre a commencé il y a très long temps, écrit avec du sang sur des pages de pierre puis des pages bibliques et puis sur les ailes de métal qui traversent les cieux
Chacun devant son propre jugement pèse le bien et le mieux pour trouver la voie vers le bon camp ; pas facile …
Les GENTILS affirment la méchanceté des MÉCHANTS ; les MÉCHANTS se déclarent plus gentils que les GENTILS ; et les GENTILS, parfois sans oublier de se justifier font des méchancetés plus méchantes que les MÉCHANTS.
L’armée des ombres, les méchants les gentils les partisans en quête d’idéologie et de meneur, tout est si sur réaliste que même Dali a oublié de prendre le temps de les peindre…
Ode dédiée à tous ceux qui n’ont pas eu peur De lutter contre l’éclipse du goût, Du simple, De l’éternel Et de l’indubitable … normal ! ! !
LUNI 9 NOEMBRIE 2009
Douàzeci de ani de la càderea « zidului din Berlin »…
Evenimentul comemorat de lumea liberà prin multe milioane de cuvinte scrise si ore si ore de imagine …
Ei, oamenii liberi vorbesc despre mine , ca si cum m’ar cunoaste , ca si cum stiu despre ce vorbesc …
La vieille aussi sale que recroquevillée, remet mieux (quelle coquetterie ) son batik miteux sur son crâne dégarni ; de sa poche sort la moitié d’un livre ( là où on s’attendait à voir plutôt la moitié d’un poisson fumé ) .
Le titre :«Gelozia lichelei»
Je lui demande le livre et je lui pose la question : « ça finit bien ? »
Omul împànat cu bine se întoarse si cu o voce melodramaticà îmi propuse sà împàrtim « imposibilul »
« vreau sà’mi fac bine singur singurel « adàugà domnia sa ,savurînd ultimele clipe de invencibilà plàcere …se întinse apoi, încet-încet pe salteaua de gràsime sfîrîindà, strîngînd pleoapele de durere si luminà.Gura deschisà era incapabilà sà strige. Il n’a pas eu le temps de repondre à la question
« ça finit bien, n’est ce pas ? »
ÎN fatà, Casa Scînteii se oglindea în apa tremurîndà a Heràstràului. Eu în picioare, ascultam tàcerea noptii. Umbra mea , în schimb, alesese o bancà proaspàt vopsità ca sà’si hodineascà trecutul. Aiazmele de regina noptii ne mîngiiau suspinele.Fatà’n fatàsi ochi în ochi, îmi degajai mîna din strînsoarea mîinii ei si , fàrà ocol îi pusei întrebarea ; « ça finit bien ? »
Pe Vale
Pe valea Sohodolului,umbrele se lungesc pe màsurà ce soarele se culcà între brazi. Teamà mi’i de cîntecul apusului de soare ; soarele se culcà’ntre dealuri si plînge cu sughituri; norii , bureti plini de apà , se storc de ultimele picàturi ce cad cu zgomot pe pielea întinsà a obrajilor rumeniti de vînt si zbucium sufletesc ; fruct copt ! prea copt ? ; musc si zeama dulce si càlie se prelinge de la gurà, pe bàrbie cu o încetinealà ce trezeste gînduri interzise (si de aceea) si bogate; vise adormite prind viatà ;umbre alungite pe cerga cenusie prind relief si se apropie de sufletul meu si’ mi susurà arborele genealogic al dorintelor pierdute pe plaja nisipurilor fine ; cuvintele m’ating în dulce dezmierdare ; eu plec capul pe un umàr, apoi pe altul, suspin, trag aer…mai trag o datà ; el îmi lipseste, aerul ;mîngîiate de soarele trist din necunostiintà de cauzà ceste vorbe nu mai stiu dacà snoavele susurate sînt vechi împliniri sau sperante de viitor ; le ascult ca si prima datà si mà prefac cà le dau crezare … Eu ràmîn o hologramà bidimensionalà în amintirea arborilor si a stîncilor golase, a veveritelor pe cràci de brad si a pàstràvilor din ape repezi ;chipul meu distorsionat de echouri repetate la infinit se oglindeste în ape ; curgînd la vale , ele îmi furà surîsul si cu el , visele , nàdejdiile , fantasme puerile ce seamànà càrtilor din copilària noastrà unde printi a unor cnezate îndepàrtate furau apa vie pentru a trezi frumoasa adormità; a treia dimensiune s’a stins de multà vreme, ca si vorbele soptite ce cu zeci de ani în urmà le susuram la urechea umbrelor ce mà însoteau … unde sînt ele acum? Pierdute pe càràrile întortocheate ce eu însumi am negociat de’alungul timpulu, forme diforme sau deformate de aburii ce ies din pàmînt si se ridicà càtre un cer prea albastru ca sà fie adevàrat … imposibilitatea de a recunoaste o privire sau un zîmbet sau o siluetà sau màcar o voce, ce cu ani si ani în urmà aduceau lumina si càldura sau din potrivà, crivàtul si moartea … faire la pluie et le beau temps … Praful drumului ( pulbere de aur) ce serpuieste de’a lungul apei îmi intrà în ochi si lacrimile fierbinti împàienjenesc imagini fixate pe retinà pentru totdeauna ; aceleasi lacrimi ce pe vremuri însoteau întrebàri fàrà ràspuns sau ràspunsuri prea dureroase ca sà le accept cu ochii larg deschisi si limpezi …cirezile de vaci ce trepàduiesc pe tàrîna bàtàtorità a aceluiasi drum, pentru mintea’mi înfierbîntatà sînt echivalentul amultor hoarde de elefanti filiformi înghiontindu’se în eculubratii de o instabilitate demnà de diformitàtile ce un surrealism maladiv le’a atribuit ; întorcîndu’mi ochii rosii de plîns si durere, aceleasi vaci capàtà lungi trompe gluante , gelatinoase, respingàtoare ce culeg tàrîna înàlbità de arsità si o împràstie pe pielea scorojità ce cu greu acoperà spinàrile costelive ; pe alocuri fragmente însîngerate de coaste stràpung acest ambalaj de papirus îngàlbenit… mà opresc ,mà întorc apoi mà arunc în fata acestei hoarde în goanà furibundà, masà de trupuri oribile ce devine din ce în ce mai compactà. Impactul este teribil ! Gîndurile se dislocà unul de altul ;îsi pierd forta ce numai coeziunea poate da ;simturile nu se mai recunosc deci nu mai au forta ce numai complementaritatea le’o aducea … amintirile se îndepàrteazà din ce în ce pînà devin mici puncte pe linia unui orizont imaginar ce nu mai uneste cerul cu pàmîntul ci viitorul cu viitorul foarte îndepàrtat …Numai corpul ràmîne intact, carcasà inutilà ce are ca scop, ca unic scop, de a ascunde imperfectiunile hidoase si reci ale « impalpabilului » ce zace în noi toti, pe unde poate, fàrà ca sà ne dàm seama, sau cel putin fàrà sà constientizàm de o manierà voluntarà existenta lui … sau cînd o facem, evitàm sà întîrziem în fata propriilor argumente pentru a nu îsi da seama de fragilitate lor , de contradictii drastice , perverse si rigide.In fata cosciugului plin cu ce ràmînea dintr’un prieten, azi întîi octombrie douà mii nouà, mà întorc càtre toti cei ce vor sà ridice privirea càtre ceruri ca sà vadà dacà sunt, (sau màcar dacà am un loc acolo care mà asteaptà) si le voi declara apartenenta mea la un sentiment de accord perfect cu mine însumi. Nu este usor, cinci zeci si sapte de ani s’au scurs pentru ca sà ajung sà mà scald într’o coeziune limpede ca lacrima ; lacrimi am avut si una cîte una le’am însirat pe ata timpului si cu o luminà mai naturalà decît natura m’am oglindit si’am hotàrît …Am hotàrît ce vreau, ce pot , ce trebuie, ce este bine si ce este mai putin bine . A fost mai dificil pentru ce este ràu sau chiar foarte ràu , sau de’a dreptul inacceptabil. La acest capitol m’am inspirat din coduri de bunà conduità, din reguli de moralà apartinînd timpurilor mai îndepàrtate sau mai apropiate, si am ascultat în special ce mama si tata mi’au susurat la ureche, atîta vreme cît i’am làsat sà susure …în ziua cînd tata mi’a spus sà iau valiza càci este prea grea pentru el, am realizat cà raporturile (nu numai fizice) pot sà se schimbe si cà trebuie , într’o bunà zi , sà asum propria’mi pozitie ; cà aceastà pozitie trebuie sà fie clarà, dreaptà si explicità si cà dacà nu reuseste sà se impunà altora, nu este numai si numai din vina mea …Sînt singur cu umbra mea, asezat pe un scaun de lemn, cojit si murdar de petele timpului ; cu mîinile pe genunchi si ochii tintiti înainte ; toti muschii încordati , gata sà propulseze întreaga masà càtre o tintà imaginarà, vibreazà într’un tremolo aritmic si obositor … si iatà cà stimulul soseste : o amintire (sau un vis ?) ce povesteste o clipà de fericire . o clipà numai una si viata merità tràità ; e ruptà din orice context de timp si loc, fàrà decor si fàrà fond muzical; sînt eu si cu mine; atît !Si pe loc îmi dau seama de pericol ; decid sà schimb cu mine însumi banalitàti si numai banalitàti , ca sà evit de a aborda teme fundamentale, cum ar fi viata , cum ar fi moartea , sau viata dupà moarte … Mà ridic si drept ca bradul îmi recit cîteva versuri ce vin din inimà ; mà înclin în fata cuiva care nu mai este , în fata cuiva care nu înteleg de ce a plecat ; as vrea sà stiu, as vrea sà sed înaitea lui si sà vorbim de viata lui acum ; ce regretà, ce ar vrea sà stie … Versurile sfichiuesc aerul cu suflul si suieratul crivàtului prin usa întredeschisà, si pleznesc obrazul precum biciul crupa calului…E rosie pecetea pe sulul de hîrtie ce vestea neagrà poartà.E rosie petala ràmasà pe sicrie ,ce duc o neagrà soartà.E rosie suflarea, ce zbor în veci a luat. E rosie durerea, ce-n suflet am pàstrat. Il est rouge le seaux, sellé sur le papier qui apporte la triste vérité.Elle est rouge la pétale qui traine sur le cercueil.Est rouge la respiration qui a pris l’envol à tout jamais. Est rouge la douleur qu’en âme je garde
Cel rosu’n juru’mi mà îneacà,Mà prinde’n joc,mà trage,Si mà’ncearcà, ‘n brînci m’aruncà si mà sparge.
Ce rouge, m’étrangle,
M’attrape et puis me tire,
En essayant de me faire mal,
De pire en pire …
Un circar, îmbràcat dupà moda vremii, pune genunchiul stîng la pàmînt, mîna dreaptà la inimà si bàrbia în piept ; în mîna stîngà tinutà dreaptà ca o fàclie, tine sulul gàlbejit de hîrtie , împodobit dupà obiceiul vremii cu clopotei de aur si panglici multicolore ;tichia cu multipli ciucurasi de lînà, se bucurà si ea de aceiasi atentie, de clopotei, de argint de data aceasta … zîmbetul înghetat ce i s’a agàtat de comisura labialà stîngà vrea sà simbolizeze , pe de’o parte cà viata continuà, pe de altà parte cà el , circarul , nu este la curent cu nimic, în special cu continutul sulului de hîrtie …
En gardant le sourire il se remet debout et commence dithyramber sans intonation, sur un ton monotone et impersonnel.
« Prévoir pour demain Mon départ ; Prévoir pour très loin Mon chagrin ; Prévoir pour toujours le courage De voler de nuage en montagne ; Ne croire pas mes sourires; Ne croire pas mes soupirs ».Ne pas croire les taches de confiture qui s’étalent dans le creux de ton épaule et qui glissent et glissent encore vers les horizons inconnus… elles sont rien d’autre que des taches de sang qu’une vie en vol, laissa tomber; Qu’une vie, qui est la mienne, se reposa sur ton bustier trop court et trop indépendant (écarté de ton corps par des moments d’angoisse frémissante et volontaire, rythmée par la respiration rapide , haletante; la bouche ouverte et avide essaye d’avaler l’air, de plus en plus d’air ; mais à la place elle se remplie avec du sable des négations oubliées et réapparues ; le visage gonflé, les plis s’effacent ; dans les orbites , à la places des yeux, se déroulent des séquences noir et blanc d’une vie future espérée, tant attendues qu’on crois méritées) à un moment donné le film se casse ; sifflement dans la salle , chaque un manifeste comme il peut son mécontentement… 4,3,2,1, zéroooo ! le film, la vie recommence … Et lorsque cette vie (qu’entre temps n’est plus la mienne) tombe, le tissu sursaute en dévoilant des dunes de peau brûlante raccordées avec douceur et maestria; dans une insoupçonnable frénésie , quelques gouttes transparentes sont en train de suinter au coins des plis ; au lieu de me pencher et les boire d’un seul coup, je baisse mes yeux fiévreux ,je cherche avec la bouche, de nouveau, l’air qui commençait manquer; trop tard; les fonctions vitales cessent d’exister ; les yeux tournent sans vie dans les orbites et regardent l’intérieur qu’ils n’ont jamais vu ! Jamais comme ça … Sous le parapluie virtuel je m’imagine les siècles à venir quand, en écrasant ma victime entre les cuisses faiblardes, je lui ordonne seulement ce qu’elle voulait entendre ; je lui ordonne d’écrire une histoire, l’histoire de ma vie et de ma mort à prévoir, à éviter, à raconter, à supplier de revenir encore et encore et … encore ! Poésie sans rime et un rythme plus que boiteux pour un contenu qui intéresse que moi …pour quoi s’en va-t-elle ? Pour quoi préfère-t-elle disparaître à se soumettre aux tels plaisirs ? Lorsqu’elle dévoile son intérêt pour la migration des idées, je lui arrache la conscience avec les dents et elle hurle d’impatience … Qui est la victime de Qui ? Pour mieux la comprendre j’ai pris mon chevalet et sans se presser j’ai réalisé « die Opffer vom Kommunismus 2 », ode à son anatomie généreuse s’éparpiller dans une multitude de troncs de prismes dans un mouvement rapide et centrifuge … vers une destination connue, très connue par moi et par ceux qui se rappel toujours mon prénom !
Ils me manquent … ils me manquent les jours simples translucides de l’époque lorsque les personnages et les décors défilaient lentement devant mes yeux … pièce de théâtre en trois actes et innombrables scènes … Ils me manquent ces jours lorsque tout me semblais faisable, ou tout dépendait de moi, que de moi …Ils me manquent l’innocence, la crédulité sans limites lorsque je me sentais le détenteur de toutes les vérités, le possesseur du monopole du bonheur ou/et du malheur perpétuel …
Quel dommage qu’on ne peut pas être nos propres anges gardiens, autrement dit qu’on ne peut pas avoir 20 et 60 ans en même temps …
Si zile si sori si gînduri ce trec ascunse în pliuri de scoartà ,se’adunà si lung cîrcotesc în vuiet, în vaiet, în vînt de vîrtej venind de’a mea soartà… împotriva ordinei firesti, împotriva dorintei curate si a nesàbuintei, împotriva a ceea ce as vrea si împotriva a ceea ce n’as putea si as vrea sà nu pot… Pe ultima cracà cucuvaia îsi roteste ochii’n cap si capu’n corp cînd, pîn ‘ la urmà , tot rotindu’se ,ca prin minune, ele ajung tot acolo de unde au plecat. Spin antigravitational ,nefiziologic si ilogic, el este la originea unei dezordinii planetare :sezon hivernal, saharian, oribile marsupiale australiene , hypertermia renilor din tundra siberianà, coloratii rozacee a ierbii din cîmpia panonicà, sau si mai grav… implozia visceralà profondà si ireversibilà a unor membrii eminenti ai unei academii populare, adunati in reuniune pleni potentiarà , avind ca ordine de jur punerea în corelatie a calendarului mareelor bretone cu ovulatia iguanelor din insula pastelui …ràspîndirea lichenilor pampasului sud american în jumàtatea nordicà a barierei de corali …Organizarea unui grup de reflexie în vederea reorganizàrii timpului iremediabil pierdut, Keratita pigmentarà - conduite à tenir - la gàinile « Gît-golash-de- transylvania ;diagnostic diferential , si altele si altele …
Iatà-mà din nou în fata aceleasi coli albe de hîrtie ; fiecare nouà paginà vreau s’o abordez ca si cum ar fi ultima … poate adevàr gràit’am ; poate este într’adevàr ultima în aceastà lume … poate este momentul sà fac … …
ULTIMA RUGACIUNE .
Am iesit afarà în vînt si ploaie, sub pavàza unei vechi armuri de amintiri, de acord perpetu cu mine însumi, de îndoieli care au durat timpul necesar unei stele càzàtoare sà se stingà în apele Màrii Negre … de cîteva vise ce nu s’au împlinit niciodatà si de sute de mii de dorinte ce s’au transformat în realitate mai mult sau mai putin în timp util . Eram legat la ochi cu o bandà multicolorà, înfloratà, destul de stràvezie pentru ca gestul sà ràmînà simbolic … cu mîinile întinse drept înaite mà prefàceam cà tatonez aerul cu nesigurantà , în càutarea unor eventuale obstacole, pretext pentru a chema în ajutor de falsi clar vàzàtori, de fapt mult mai orbi decît orbii …Orb si neajutorat …NU ! refuz acest statut càci prea sînt bine cu mine însàmi , prea mà simt pe o insulà pustie chiar cînd traversez piata Universitàtii în fatà la Coltea … stiu cà e interzis , stiu cà trebuie sà folosesc passajul subteran, stiu toate acestea dar sentimentul de libertate vine uneori de la a face ceea ce este interzis ( franchir la barrière ) , uneori chiar periculos.
Am iesit afarà în vînt si ploaie … … nu este adevàrat , pe strada mea nu plouà niciodatà , chiar dacà uneori bate un vîntulet care nu este întotdeauna … cald …
… deci spuneam , am iesit afarà si m’am protàpit în fata ei;cu picioarele ràschirate, bratele întinse în « statuia aviatorilor » , aveam aerul de un rock-eur tomnatec ; mà înclinai în fata lor si atàcai fàrà zàvabà « Îti mai aduci aminte doamnà ? .. »Era tîrziu si era toamnààà ….
In fata mea , asezate în fotolii de orchestrà, sau în picioare sau chiar pe strapontine erau roa, rina, tu, miy, nda, edia, berte, riela si încà vreo cîteva care erau întoarse cu spatele …
« Ea nu era de aici », pagina 205
Undeva intre Positano si Amalfi ,pe acelasi vapor cu mine un batrîn domn îsi plimba oribilele lipoame cervicale ,dizgatioase si paroase
Undeva , sus ,pe cornisa propriétarul hotelului îsi plimba sotia grasà si groasà si coada lui de cal intr’o Porsche Carrera
Undeva ,intr’o camerà alàturatà ,mici bucati de stofa ,îsi plimbau aparentza pe sfîrcuri incàlzite de un soare ce era pe cale sa piarda puterea
Quelque part, entre Positano et Amalfi, embarqué sur le même bateau, un vieux monsieur promenait ses horribles lipomes cervicaux, poilus et disgracieux ;Ses regards peinaient de glisser sur l’écume des vagues ; regards de poisson mort … Quelque part, sur la corniche, le propriétaire de l’hôtel promenais sa grasse et grosse femme en même temps que sa queue de cheval … sur le cuir rouge de sa Porsche Carrera. Quelque part des morceaux de tissu légers accrochés dans l’indifférence sur des pointes de peau chaudes, attendaient le coucher du soleil …alors, avec la lenteur presque religieuse l’index droit accroche par hasard l’épaule gauche ; Lorsqu’il réalise ce qu’il est en train de faire c’est trop tard ; l’équilibre est devenu instable, puis carrément détruit et les petits morceaux de tissus transparents coule vers la déclivité du moment
Ces mots que CIORAN aurait tant aimé pouvoir les dire devant Elle, faisant semblant les avoir trouvé dans les cendres de ses obsessions et sa tristesse pathologique, perverse et … surtout fausse
Dimanche 20 novembre 2000
Après-midi ensoleillé ; en harmonie avec moi-même pour N- iemme fois je me jette dans un dialogue avec ma propre ombre ; pour ne pas être accusé d’une pauvreté intellectuelle inquiétante, j’ai renoncé au titre.
Les feuilles mortes de novembre se tramballent en vibrant une dernière fois sur la pâle du dernier ragot…
Le vol des regrets s’éloigne (cette fois en silence) en respectant toutes les règles du jeu …
Les espoirs prélassés sur le sable chaud ont oublié leurs revendications à connotation sexuelle…
La meute d’idées (s’allongent sur le lit doré des souffrances) fatiguée d’avoir toujours raison…
« Et moi… »
« Et toi ? »
Effondré à leur côté je respire soulagé…
Le naufrage ; a la fin , d’une manière ou d’une autre ca finit en naufrage ;on se rend compte lorsqu’il s’approche ; le ciel perd ses nuances bleu- rose, le vent commence soufler,en froissant de plus en plus la surface verdatre de l’ocean
Trop de souvenirs, c’est lourd, même lorsqu’ils sont beaux à jamais…la barque est pleine… qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on garde ? et qu’est-ce qu’on déverse par-dessus les bâbords de la barque ? elle tangue sous les souffles des airs,beaux airs oubliés,pleins de tendres vérités et des silhouettes peintes dans des teintes oniriques… et soudain on décide de saborder les vielles et inutiles pensées….
Des heures et des années plus tard,elles flottent toujours autour de nous ;balancées par les vagues, au début timides, puis de plus en plus agitées , revendicatives , agressives, elles frappent, sur la vieille coque le rythme des vieux et creux chants patriotiques des temps disparus dans la poubelle de l’histoire . En s’éloignant lentement, peu à peu et bien tôt, alourdies par l’oublie, toujours lentement, très lentement, elles coulent dans le noir qui nous entoure…
Effacer la mémoire ! quelle douleur, quelle tristesse
Je quitte la pièce faiblement éclairée et j’emprunt l’escalier en bois Ça sent la mort ;chaque marche m’approche d’un sentiment inconnu ; la lumière qui se faufile entre les barreau éclaire le chemin sinueux vers ce sentiment qui me fait peur et qui m’attire en même temps …
Ça sent la terre « reavàn » (humide, fraichement bêchée et retournée par la lame audacieuse d’une charrue).Qui a creusé le tombeau de qui ? Qui va tomber le premier dedans ? Le soleil et la lune se cours après très-très vite, la défilée des nuages jette des ombres bien dessinées sur les champs déserts, peuplés par des squelettes blanchis par les vent et le temps; restés debout, ils ont gardés un peu de peau et morceaux de crinières dégarnies ; patchs de chaire séché gisent par terre et la plus petite pale de vent les transforme en poussière. Contrairement à toute attente des effluve de roses balayent ces champs de la mort et attirent les chacals harcelés sans pitié par des corbeaux albineux ; leurs yeux injectés glissent d’un squelette à l’autre en déplorant la fin précoce de leur festin. Les chacals insistent ;ils vont payer atrocement leur audace ;les corbeaux les attaquent , les renversent, les déchirent … le sang gicle, les intestins , sanglante écharpe, se déposent sur les cervicales les plus proches et les caillots tombent dans la poussière de plus en plus épaisse. Cet engrais inhabituel, administré à la long , donne des vertus de vie à cette terre morte jusqu’à il y a quelques instants ; des plantes au début minuscule , commence jeter leurs ombres sur l’argile carmin
Ràstignit pe o cruce virtualà,privind « les roses sanglantes », adicà privind în gol , îmi iau inima’n dintele ce mi’a ràmas si fac primul pas ;primul pas càtre recunoasterea de sine,primul plonjon în adîncurile uitàrii ; o uitare voità,impusà, aruncatà’ntr’un colt de sertar de unde asteaptà un singur lucru :sà iasà la ivealà, sà piardà conditia de uitare si sà devinà ceea ce este :amintire, aducere aminte ! Dintr’o gaurà neagrà sà se transforme într’un flux de imagini, sunete, mirosuri ce se fugàresc pe cài neuronale cu viteze infinite, precum vagoane pe cài imponderabile de montagnes-russes, sfidînd orice lege a gravitatiei, distrugînd orice notiune de securitate terestrà. Pe chip ros de lacrimi curgàtoare, din ochi umflati de nesomn, Lacrimi curg, Pe piept de suspin tresàltat, Lacrimi curg ne’ncetat si îsi croiesc calea pe piele’nfierbîntatà, la vale’n jos pîn’ pe meleaguri atît de rîvnite pe cît de interzise .Privire în gol,Suflare fierbinte ce abureste sticla înegrità de timp, de gràsimi gàlbui si de lampa ce fileazà aproape’n fiecare zi,
Nu’i dau ràgaz ,O tîràsc càtre necunoscut
Lacrimi curg … Pe chip ros de incredulitate (nu’i adevàrat, nu poate fi adevàrat …), sub gene, lacrimi curg din ochi umflati de nesomn, din ochi încetosati de aburi de alcool tare si fàrà gust , din urà,din ràzbunare ne dusà pîn’ la capàt ,lacrimi curg !
Nu’i dau ràgaz, o’mping la vale, pe scàri càtre nopti albe.. Petrecute cu toporu’n poale si cu pleoape ce au interdictia de a se închide ; si ele se închid ; la trêve ; profitàm amîndoi si dàm libertatea ochilor sà se închidà, respiratiei sà se domoleascà si gîtlejului sà înghità ;toporul cade pe cimentul gris si rece ; zgomotul ne trezeste pe amîndoi ;ochii se deschid ; pumnii se înclesteazà ; sfincterele se strîng ; suspinele se transformàîn urlet ; umerii se dezvelesc si nu pot sà spunà cît ar vrea sà se dàruiascà …
Lacrimi curg !
patru blocuri murdare cu tencuiala scorojità, fiecare de altà culoare ; ele formau un pàtrat ;în mijloc , o fiintà slabà fàrà puteri,deformatà de schimonoseala unei boli vechi si grele …o ràmàsità de frumusete simplà mai stàruia încà pe fata ei , ochii ei implorînd viata urlînd nedreptatea ca moartea sà vinà asa repede ; prea repede ; ea privea tumora ce’i stràbàtea piele (mugurii negrii ai ràului furau din rosul soarelui si din galbenul lunii si licàririle lor te fàceau sà uiti cà ei aduceaaau moartea ;) ( sà uiti ? nu putem sà uitàm moartea , în special cînd ea este asa aproape, din ce în ce ma aproape), ràul ce învingea încetul cu încetul si nu reusea sà înteleagà de ce EA ,tocmai EA trebuia sà fie jertfità pe un altar necunoscut ; racul si durerea ii stràbàteau corpul si truda ei de a’l împiedica era fàrà folos.îsi împreuna mîinile pe piet si apàsa tare , tare si dàruiala ce practica nu o ajuta la mai nimic …
Pe drumul colbuit pe care mà purtau pasii, o gîzà micà si gràbità se fofila între frunzele uscate màturate de un vînticel fierbinte de varà …drumul ei încrucisà drumul meu ; s’o strivesc ? s’o iert ?pentru o fractiune de secundà drumul meu l’am imaginat încrucisînd drumul unui urias, mult mai mare si mai puternic decît mine. …Sà mà striveascà ? sà mà ierte ?
Pe drum fàr’ de întors, las sohodoleasca plàcere în plata Domnului si încerc sà uit mirosurile de fericire si sunetele tàcerii
Las malul lacului Mogosoaia sà se îndepàrteze departe în spate ; a patra dimensiune ia nastere ; ea si cu mine într’un alt plan , unic, se suprapune decorurilor din carton ce defileazà în spatele nostru ;rotatia planetei si miscarea noastrà n’au nimic de’a face , sint cu viteze si în planuri diferite ; eu o îmbràtisez cu privirea ; ea mà atinge cu surîsul ; ea scoboarà pletele ude pe torsul meu ; ràcoarea ce primesc în dar stiu déjà cà nu voi uita vreo datà ; dîrele de apà creazà pe brîul lat ce port cu mîndrie o hartà a dorintelor neîmplinite , a cuvintelor nerostite , a viselor cu ochii deschisi, si a lungilor ore de tàcere asurdisantà
LA BONNE NOUVELLE
prélassé dans la fausse tranquillité d’un monde qui n’est pas le mien,
ivre de désirs troubles, lourds et incompréhensibles,
raide comme les convictions des autres,
avec ces tares, et cette ineffable volonté de s’exprimer, de convaincre, de recevoir, j’ai décidé de grandir , j’ai pris un chemin , j’ai négocié chaque carrefour comme si c’était le dernier ...
... et me voilà, prêt à vous annoncer une bonne nouvelle ...
... essayons ... et pour un instant, oublions tous ceux qui ont plus mal à cause de notre bonheur que de leurs propres malheurs.
Oublions ceux qui ont peur de la lumière et de tout savoir sur eux même ...
Prenons nous par la main, nous tous ceux qui veulent prendre la coupe avec les deux mains et la boire jusqu’au fond ... et crions fort nos vérités et nos appartenances !
Moi, je déclare mon attachement à l’amour pour la lumière, pour la trace qu’elle veux et qu’elle peut laisser sur tout support prêt à la recevoir .Je reconnais
Il n’y a pas d’horizons qui puissent reprendre cette interdiction !
Laissons la lumière se faufiler jusqu'à nos yeux, laissons la pénétrer comme une bonne nouvelle ; qu’elle soit le témoin de l’hymne d’amour et de quiétude qu’on monte aux cieux !
Chacun a son ombre ; on se sépare d’elle seulement dans le noir .Et quelle tristesse lorsqu’elle nous quitte, car c’est le signal strident du commencement de la fin ... Lorsque l’ombre s’allonge, elle se jette au-dessus des précipices, des montagnes, des rivières, des frontières ... unique mesure fiable du passage du temps ... Garder le pas à son ombre …mission pas toujours facile ... Nos ombres jetées au-dessus des crevasses et à travers le temps ...
La cible, une fois touchée, animal blessé, nous regarde comme pour une dernière fois comme une confirmation du passage du temps ; on arrose son soupir d’adieu avec une larme de sang incolore
Et les gestes se répètent, routine heureuse, Colonne de l’Infini
Et les années se succèdent ...
Radu Ciorascu
Cernay la v.
Janvier 2007
SIDI SALER
Gouttes d'eau sur la peau surchauffée …les vagues qui balayent la plage polluée essaient de donner une deuxième vie aux poissons volants échoués depuis des jours sur les galets et coquillages ; Leurs mouvements involontaires et désordonnés ne trompent personne ni même l'albatros en quête des yeux brillants et moribonds..
Qu'est ce qu'elle fait LA MORT sur cette plage de vacances ? , De fin de vacances ?
"C'est LA VIE" j'entends une réponse pas très loin d'un homme qui achève un poisson à moitié mort en le regardant avec des yeux gourmands du connaisseur…
Je regarde autour de moi, la vie continue. Elle s'est arrêtée seulement pour le poisson. Les yeux injectés peuvent encore voir un monde qui se détache, qui s'eloigne. Je reste dans ce monde, j'avale des kilomètres et des années…je me déplace selon ces deux paramètres mais pas seulement, mais aussi selon beaucoup d'autres, plus personnels et intimes, heureux de vivre, heureux d'être tout le temps en accord avec moi-même et de temps en temps avec ceux que j'aime…
La ville des arts et des sciences, le fruit de l'imagination torturée d'un architecte japonais, s'étale sur 350 000 m²; squelette d'animal qui n'a jamais vécu mirador défendant un trésor inexistant, chacun peut construire ses propres dithyrambes sur ces lignes sûrement originales qui selon leurs propres règles se croisent se rapprochent et se séparent dans le rythme d'une musique pas encore écrite… je soupçonne l'architecte japonais d'être un grand coquin car dans un coin, pas très visible il cache un escalier métallique à cinq marches qui mène…nul part. Veut'il exprimer l'inutilité des choses ? Veut'il souligner l'absence d'un but évident au moins pour l'avenir pas si éloigné…..
ZÎUA BUNà
Mustrarea ce duce’n dreptàciune si iertarea ce duce càtre sihàstrie
Atunci,
Un praf de aur se cernu din ceruri,
CERNAY LA VILLE
Sur le trottoir, deux filles,deux silhouettes filiformes.Elles frappent avec force et obstination une cannette vide qui décrie des pirouettes dans l’air et qui déclenche des cascades de fou rire.
Les deux silhouettes regardent quand à droite quand à gauche pour voir si elles arrivent à accaparer, au moins pour un seul instant, l’attention des passants.
Elles y arrivent ; sont colorées, fraies, vives, provocatrices sans le vouloir, s’introduisant dans un monde qu’elles ne connaissent pas, qu’elles ne soupçonnent pas …une réalité qu’elles ne désirent pas …
Désert des pensées, peuplé par des grands hommes bleus, avec le regard aussi âpre que leur destin et l’âme aussi blanche que leurs turbans et leurs chalvars …
Puszta des rêveries, du jamais reconnu, du jamais partagé, ni avec elles-mêmes ni avec…
Taïga des douleurs refoulées… tigre trop blessé pour crier, larme trop sèche pour continuer son chemin dans un coin de visage, cri prisonnier dans une phrase véhémente,aussi tôt poussée,aussi tôt oubliée,car trop clair et trop fort pour être sincère…
… et la canette, obéissante, continue son évolution sur des trajectoires impondérables, orbites incalculables, symbole d’insouciance, rappel de liberté, prière a l’avenir !chaque passe, chaque interception réussie est une victoire et de victoire en victoire les deux ombres traversent leurs existences à quelques mètres de l’endroit ou Jan Palach a décidé d’en finir avec la sienne… 1970 … il y a 36 ans…
Marianske Lazne
Douà jucàrii stricate …
Devant les colonnades …
Un banc,bien choisi, car bien au soleil…
Deux silhouettes…
Elles se penchent une vers l’autre, leurs épaules se touchent aussi fort que leurs regards. Des sourires, des petits gestes de tendresse, améliorent l’équilibre qui semble en danger à tout moment . Les têtes tournent à droite, à gauche, puis de nouveau à droite,rythmées par les passants qui défilent devant eux, inconscients de l’intérêt qu’ils peuvent susciter… Chacun de ces personnages a le droit à un commentaire,ou au moins un échange de regard,riche en contenu. Et ils serrent fort les mains et ils se touchent et ils se regardent… … deux marionnettes !
Les jeux d’eaux commencent ;leurs cœurs commencent,eux aussi, battre plus vite, en ton avec les aires qui changent,qui se succèdent vite, très vite …Et les deux marionnettes qui tapent en unisson avec les eaux… si fort qu’on a peur qu’elles vont s’arrêter une fois la musique… finie !
Et je pense de nouveau a Jan Palach,à Venceslas Nametsi, à moi il y à 36 ans ,à tous ceux qui, forts, vieux, lâches, profonds, attentifs, pressés, courageux perfides ou radins, traversent une vie intéressante, douloureuse, vive ou non, en laissant des traces profondes ou en ayant droit aux oublis instantanés !
Tard, dans la nuit du 1er au 2 mai 2011, j’ai réalisé que je carbure à un mélange sophistiqué de rêves surréalistes et promesses intenables, avec un joug virtuel trompé dans les bourrasques impénétrables d’une vie trop courte. L’éternité c’est long ? Pas assez ! Le revirement s’est produit sans me faire mal, au contraire, il m’a plongé dans une sorte d’extase qui pénètre doucement les artérioles distales, empruntant les chemins les plus alambiqués pour retrouver les artères menant dans les coins corticaux les plus absconses, pour se transformer ici dans des moments de compréhension inattendus, lorsque les yeux deviennent comblés par des moments qu’on ne revivra jamais. Les yeux comblés par les deux dunes de sable chaud, perdues de vue dans un décor de lourd taffetas grenat font mal, très mal, blessés par les lances des rayons de lumière crue ; ces instants de frissons froids les ferment et les paupières filtrent les plaisirs non dissimulés. Soupirs maîtrisés après de larges sourires, des mots susurrés après de longs silences, les uns comme les autres sont des perles alignées sur un fil d’argent, qui tracent un chemin que je ne prendrai jamais. Les yeux comblés par des tempêtes de sable ; les coups de vent se succèdent et tourbillonnent la poudre d’or scintillante vers les cieux, en découvrant de lourdes dalles gravées par des mots incompréhensibles. Lorsqu’elles se soulèvent en grinçant des longues aigues, les marches d’alabastre(*) se découvrent pour laisser descendre notre imagination vers des souvenirs flous et distorsionnés … en bas, assise sur la dernière marche, on retrouve la silhouette depuis longtemps oubliée appartenant à un amour jamais sorti du confessionnal froid et moisit d’une vieille église de campagne. Sans ombre ni prénom, toujours jeune, toujours aussi désirable qu’inabordable. Le visage sans yeux se retourne vers la lumière qui accompagne notre descente et apeuré se dissimule sous un cri de désespoir ; sa disparition n’étonne personne ; elle a cessé depuis longtemps d’exister ! Les yeux, comblés par son absence, trouvent la force de chercher, au fond d’un tiroir, une larme ; ils l’expriment et la laissent tomber sur le chemin de retour. En tombant, elle s’écrase en mille petites gouttelettes multicolores. Cette orgue de lumière irréelle joue un hymne de vie, gloire et courage. Chaque note s’envole de son portatif et après avoir caressé les tympans attentifs se regroupe et le vol fraichement constitué se dirige vers les cages dorées des collectionneurs.
Prétentieux sommeil désespérant, revient ! Endors mes peurs, réveil l’équilibre jadis trop présent. J’ai bien peur d’avoir le monopole du malheur, bien assorti à la haine nourrie par une mémoire sélective bidimensionnelle et faussement élitiste.
... imagines une rue bondée dans une banlieue huppée de Bombay; dans un mouvement brownien, hommes, animaux et véhicules se croisent.
Il fait chaud; l'asphalte de mauvaise qualité et la peau sous les saris fondent et les seins s’aplatissent; les corps dégagent des odeurs qui rappellent le quartier des tanneurs de Fès. La beauté des yeux noirs est en train de disparaître sous la lourdeur des gouttes de sueur noire et les libidos sont en descente ...
Une Vache se faufile parmi ces images en mouvement décrescendo, sans se presser, consciente de son impunité ! Consciente de la fin heureuse de l'histoire ! Arrivée à bon port ? Un miracle ; Mourir sur la route ? Un soulagement !
La Vache c'est Moi !
