L'armée des ombres

Inchin aceste rinduri tuturor acelora care sint forte departe sau prea aproape si care au uitat prenumele umbrelor

À tous ceux qui sont très loin ou trop prés et qui ont oublié les prénoms des ombres

Dali se prélasse sur le carrelage froid et dégradé de l’entrée étroite ; ses soupirs ont eu la force de faire venir en courant Gaudi et toute sa court ; il était accompagné par trois nains (deux siamois et deux qui venaient de se faire séparer ) cette nouvelle situation rendait fous le grand architecte qui ne savait pas comment les compter ( quatre dont deux ne sont pas encore séparés ou deux dont deux … ) but what does it metter ? gaudi arrivait à apprendre chaque jour du nouveau dans le sur réalisme dalien ; le jemenfichisme chic, la nonchalance désinvolte, le mirable transgressionisme pénétraient son corps et âme chaque jour, plus et de plus en plus et trop plus de plus surplus …
Le contact avec Dali le rendait capable de comprendre l’incompréhensible et de voir l’invisible
Les nains aux yeux exorbités et les langues penduillantes, transpiraient sous le poids d’un énorme rouleau de papier ; avec des lettres gothiques, gaudi avait inscrit dessus une longue liste d’éventuels sujets hyper super sur réalistes pour Dali … l’œuf, les signes, les éléphants filiformes et en dernier … … l’armée des ombres.

L’armée des ombres

Sur la table une lampe ;l’Abat-jour, jauni par le temps et par tout ce qu’il peut apporter, laisse passer difficilement la lumière donnée par l’ampoule qui rendait son âme tout doucement ; la lumière (seul élément vaillant, semble-t-il dans cette pièce ) traverse l’atmolyse blanchâtre et lourde de la fumée de cigarette qui meure , elle aussi, finalement, avant de retrouver les coins les plus éloignés de la pièce ; mais , elle arrive , quand même ,de congratuler avec des contours bruités les visages silencieux de ceux qui sont mal installés sur des chaises bizarres autour de la table
Aucun d’entre eux ne dit pas un mot ; aucun dialogue ne traverse l’espace ; seulement, quelque part sous la table, dans leur micro cosmos, un insecte malheureux cri son désespoir dans l’étoile exanguinaire d’une araignée …
Les hommes se regardent seulement et lorsque le regard d’un d’entre eux est en train de vaincre le regard d’un autre, le vaincu soit baisse les yeux soit il cherche d’un œil vif,un autre partenaire théoriquement plus invincible …dans un autre duel muet …

Qui aime perdre ?

Ni l’attitude, ni la stature, ni l’habit d’un d’entre eux ne trahirent une quelconque hiérarchie
Tous semblent être partis à la recherche d’une tête et la présence d’une chaise vide est le témoignage qu’ils ne l’ont pas encore trouvé … 

À travers l’oberliht, on devine trois visages jeunes ; ils semblent être collés de cette vitre avec des nez et Joux déformés par la pression et par le froid qui tue dehors ; seulement les yeux bougent dans les orbites osseuses et asymétriques, empêchées de tomber par terre par des larmes gluantes et verdâtres ; même les paupières oublient de balayer avec les sourcils la crasse huileuse des vitres
Ils sont très, trop jeunes pour occuper une place autour de la table, mais ils ont quand même l’âge pour comprendre et pour être au courant que quelque part, quelqu’un pense différemment …
Quelque part dans la pleine-entre- deux Montagnes, se déroule (comme un film, comme un rouleau de soie, comme une feuille d’agave.. )
La lute sans merci entre les MÉCHANTS et les GENTILS.La guerre a commencé il y a très long temps, écrit avec du sang sur des pages de pierre puis des pages bibliques et puis sur les ailes de métal qui traversent les cieux
Chacun devant son propre jugement pèse le bien et le mieux pour trouver la voie vers le bon camp ; pas facile …
Les GENTILS affirment la méchanceté des MÉCHANTS ; les MÉCHANTS se déclarent plus gentils que les GENTILS ; et les GENTILS, parfois sans oublier de se justifier font des méchancetés plus méchantes que les MÉCHANTS.

L’armée des ombres, les méchants les gentils les partisans en quête d’idéologie et de meneur, tout est si sur réaliste que même Dali a oublié de prendre le temps de les peindre…

… dommage

Clamart, 1.11.05 à 23°° h
 

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